Le président de la République, Paul Biya, a prescrit l’ouverture d’une enquête sur les décès de Samuel Wazizi, journaliste d’expression anglaise qui travaillait jusqu’à sa disparition pour Chillen Media Television, une chaîne de télévision basée à Buea, chef-lieu de la région du Sud-Ouest.

L’information a été dévoilée vendredi dernier par l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, au terme d’une audience avec le chef de l’Etat au Palais de l’unité. De son vrai nom Samuel Abuwe Ajieka, ce présentateur d’une émission en pidgin avait été interpellé le 02 août 2019 par les forces de défense et de sécurité, qui le soupçonnaient de collusion avec des groupes séparatistes anglophones.

Sa famille, ses collègues et la corporation des journalistes étaient restées sans nouvelles de lui, jusqu’à la révélation de son décès la semaine dernière par la chaîne privée Equinoxe Tv. Le 05 juin, le ministère de la Défense a confirmé que le journaliste était décédé deux semaines seulement après son arrestation, soit le 17 août 2017, des suites de « sepsis sévère » (infection généralisée) à l’hôpital militaire de Yaoundé où il aurait été emmené. A l’en croire, sa famille en avait été notifiée. Ce que réfute cette dernière.

Une autre version de sources militaires anonymes citées par des médias fait été de ce que le journaliste était mort pendant son transfèrement à Yaoundé. Les mêmes sources, selon le Syndicat des journalistes du Cameroun (Snjc) pour qui le confrère a subi la torture, indiquent qu’il aurait succombé à ses blessures.

Il faut noter qu’avant la confirmation de ce décès, les avocats de Samuel Wazizi avaient obtenu l’ouverture d’un procès sur son arrestation et sa détention au secret. Le 28 mai, l’affaire était d’ailleurs inscrite une nouvelle fois au rôle du Tribunal de grande instance du Fako.