Un self-made man au sommet des affaires
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Loin des projecteurs, Baba Ahmadou Danpullo est parti quasiment de rien pour trôner à la tête du coffrefort le plus important d’Afrique francophone au Sud du Sahara. Un parcours de ce fils de Peul que très peu de gens connaissent.

Il y a 5 ans, peu de camerounais le connaissaient. Jusqu’à ce qu’il soit mis sous les feux de la rampe par le magazine Forbes qui le présentait pour la première fois comme l’homme le plus riche du Cameroun. Baba Ahmadou Danpullo, dit « Baba Danpullo » (fils de Peul), venait ainsi briser le dogme populaire qui classait d’autres personnalités comme les plus fortunées du pays. Il a d’ailleurs fallu que son patrimoine soit monumental pour qu’il soit mis sous la lumière, bien malgré lui, si l’on s’en tient aux témoignages de son entourage.

C’est que, l’homme d’affaires a su cultiver, au cours de sa vie, la discrétion. On lui colle d’ailleurs à la peau une certaine détestation des médias et des journalistes. Aujourd’hui père de huit enfants qui travaillent dans ses différentes entreprises, Baba Danpullo est né au Cameroun, le 1er janvier 1950, d’un père venu du Nigéria. Il va passer une partie de son enfance à Kano, la deuxième plus grande ville du Nigeria à l’époque, où il existe une véritable culture du commerce et des affaires. Son histoire connue indique qu’il quittera l’école avant le collège. Le portail des camerounais de Belgique. Issu d’une famille modeste, il devient camionneur et se lance dans les affaires avec l’ouverture de quelques échoppes dans le Nord-ouest du Cameroun, une région qui est, en quelque sorte, le point de départ de son ascension économique.

En réalité, le self-made man, comme beaucoup d’autres d’ailleurs dans le pays, doit en grande partie sa réussite à l’Etat. Vers la fin des années 1970, raconte Jeune Afrique dans une de ses précédentes éditions, il rencontre Youssoufa Daouda, alors ministre de l’Economie. Le sens des affaires de Danpullo séduit le membre du gouvernement qui l’aide à obtenir des licences d’importation de riz et de farine. L’homme bénéficiera aussi, raconte-t-on, d’un crédit de 500 millions de FCFA auprès d’une banque pour se lancer dans l’import-export. Mais, le vrai déclic serait venu de sa rencontre avec l’ancienne première Dame, qui l’aide à capter dans son patrimoine la Société des minotiers du Cameroun, pour un franc symbolique, lors de sa privatisation. A partir de ce moment, le milliardaire commence à étendre son empire, qui lui vaut aujourd’hui sa renommée.

Dans un pays où les hommes d’affaires s’affichent volontiers dans les milieux politiques, Baba Ahmadou Danpullo fait plutôt une exception. Même s’il est un grand donateur du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), il court très peu les salons feutrés de Yaoundé, sauf s’il s’agit du business. L’homme préfère diriger son patrimoine depuis son ranch de plus de 5 000 hectares, situé à Ndawara, dans la région du Nord-Ouest. Là-bas, il est plus proche de son élevage qui compte des milliers de boeufs, mais aussi de ses vastes plantations de thé. Respirant l’air frais, mais surtout, surveillant de loin ses affaires…

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