Procès de Kamto et Cie : Yaoundé en état de siège !
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Entre camions anti-émeute, soldats armés jusqu’aux dents et véhicules blindés, routes barrées… l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé dans la ville, surtout dans le périmètre du Tribunal militaire, est tel qu’on se croirait dans un polar américain.

C’est le procès de l’année ! Du quitte ou double. Le jour de vérité. Une patate chaude entre les mains du système, subjugué entre la volonté de dire le droit, la peur de la rue qui grogne et la crainte du qu’en dira-t-on en cette période où la météo politico-sécuritaire du pays est sensible. Maurice Kamto, un des challengers de Paul Biya, et ses alliés à la dernière élection présidentielle sont aujourd’hui devant le juge militaire pour défendre leur vie. A parcourir la tonne de griefs qui leur sont imputés, il est fort à parier qu’ils n’en sortiront pas blanchis. Eux qui sont accusés d’«attroupement, de rébellion en groupe, d’hostilité à la patrie, d’insurrection, de trouble à l’ordre public, d’association de malfaiteurs, d’incitation à l’insurrection et de complicité».

C’est autour de ces charges qui pèsent contre ceux qui ont été interpellés et embastillés à cause du programme de résistance mis sur pied depuis la proclamation le 22 octobre par le Conseil constitutionnel des résultats aux Présidentielles 2018. Maurice Kamto disait ne pas reconnaitre le verdict et a saisi les instances internationales, notamment l’Union africaine pour procéder à un recomptage des votes, lors d’un discours vidéo. A cette occasion, le « tireur de pénalty » appelait ses alliées et sympathisants à ne pas plier l’échine. Et au cours d’une marche pacifique interdite, tous ont été interpellés et incarcérés dans les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam, lors de ces manifestations publiques organisées pour dire « non au hold-up électoral », et trente-neuf militants avaient été libérés en juillet dernier.

Routes bloquées

Aujourd’hui que le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun est devant la barre pour savoir le sort qui lui sera réservé, les forces de l’ordre ont été massivement mobilisés dans les carrefours de Yaoundé, les avenues et les coins populeux pour dissuader toute tentative de trouble. C’est donc une «ville aux sept collines» entièrement militarisée qui attend ce fameux verdict.

Armes aux poings et visages fermes, Camions anti-émeutes, les deux entrées des routes qui conduisent au tribunal militaire sont bloqués. Difficile voire impossible de partir du « Carrefour Intendance » au Carrefour Elig-Essono. Aux piétons, il faut montrer patte blanche pour circuler. Les populations, surprises par ce sombre décor qui renvoie à la « guerre », sont sommées de vaquer à leurs occupations sans jouer aux curieux. Pour avoir accès à la salle de l’audience, il faut être soit conseil des accusés, membres de la collégialité ou militaire en service à ce tribunal d’exception. Affaire à suivre…

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