Cabral Libii et Hiram Samuel Iyodi : deux visages de la jeunesse politique camerounaise
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Le parcours politique : constance vs recherche de position

Cabral Libii s’est affirmé comme une figure de la constance et de la résilience politique. Déjà candidat en 2018, il avait bravé vents et marées pour s’imposer comme le symbole d’une jeunesse engagée, portée par une vision réformatrice. Malgré les obstacles internes et les divisions partisanes, il est revenu en 2025 avec la même détermination, sous une autre bannière politique, mais fidèle à sa ligne : celle de la construction progressive d’une alternative politique crédible.

Hiram Samuel Iyodi, quant à lui, a connu un parcours plus instable et opportuniste. En 2018, il n’avait pas pris part directement à la course présidentielle, préférant s’aligner derrière Akéré Muna. En 2025, investi par le Front des Démocrates Camerounais (FDC) de Denis Emilien Atangana, il semblait vouloir incarner une nouvelle voix. Mais les désaccords internes avec le président du parti ont rapidement terni son image, le plongeant dans une spirale de conflits et de sorties médiatiques jugées imprévisibles.

2. Maturité politique et gestion des frustrations

La maturité politique de Cabral Libii se traduit par sa capacité à canaliser ses frustrations sans verser dans la provocation ni la déstabilisation.
Bien qu’il ait dénoncé les irrégularités du processus électoral, il s’est gardé de prêter le flanc à la violence ou de soutenir les appels à la rue. Cabral démontre ici une vision institutionnelle de la politique, considérant que le changement durable passe par la consolidation des institutions et non par la confrontation.

À l’inverse, Hiram Samuel Iyodi a semblé perdre ses repères après sa mise à l’écart par le Conseil constitutionnel, qui a rejeté son représentant au sein de la commission nationale de recensement des votes.
Déçu par le parti qui l’a investi, il a réagi par des déclarations virulentes, parfois perçues comme des formes de chantage politique, et s’est même rapproché de figures controversées comme Issa Tchiroma Bakary. Ses appels à un départ « digne » du président Biya ont été interprétés par certains comme une tentative de se repositionner plutôt qu’un acte de conviction.

3. Vision et ancrage idéologique

Cabral Libii s’est toujours inscrit dans une dynamique de construction nationale. Il reconnaît que le président Biya conserve un ancrage électoral massif, lié à une implantation historique du RDPC, et sait que le post-Biya ne sera pas une ère de rupture totale, mais de transition et de partage de l’électorat.
Cette lecture réaliste du paysage politique camerounais témoigne d’une maturité stratégique.

Hiram, en revanche, apparaît comme un acteur encore en quête de positionnement idéologique. Ses déclarations oscillent entre opposition virulente et tentatives de rapprochement tactique. Son manque de cohérence nuit à sa crédibilité auprès d’un électorat déjà méfiant envers les politiciens « changeants ».

4. Rapport à la jeunesse et à l’avenir politique

Cabral Libii demeure une référence pour la jeunesse camerounaise, non pas parce qu’il incarne la perfection politique, mais parce qu’il représente une persévérance tranquille, une volonté de bâtir plutôt que de casser. Il croit en un Cameroun où la jeunesse prendra progressivement les rênes, dans la continuité d’un État qu’il préfère transformer plutôt que renverser.

Hiram Samuel Iyodi, pourtant jeune lui aussi, semble avoir gaspillé son potentiel politique dans des querelles partisanes et une communication émotionnelle. Sa déception l’a éloigné de la construction d’une base solide et de la cohérence nécessaire pour inspirer durablement.

Cabral Libii ressort comme un acteur plus mature, constant et stratégique, conscient des réalités électorales et institutionnelles du Cameroun.
Hiram Samuel Iyodi, malgré un potentiel, s’est laissé emporter par les frustrations politiques et la recherche de reconnaissance rapide, perdant ainsi en crédibilité et en cohérence.

En somme, Cabral incarne la jeunesse politique disciplinée, tandis que Hiram symbolise les dérives de la jeunesse impatiente face à la complexité du jeu politique camerounais.

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