Mutinerie à la prison centrale de Yaoundé : Laurent Esso avait pourtant donné des alertes
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Le 22 juillet dernier, la prison centrale de Yaoundé au quartier Kondengui, a été secouée par une mutinerie d’une très grande ampleur. Plus d’un millier de prisonniers, envahissaient alors la cour principale du pénitencier, pour dit-on, manifester contre leurs mauvaises conditions de détention, et contre la trop longue durée des procès.

Seulement, la chronique avait précipitamment pointé un doigt accusateur sur Laurent Esso, ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Et pourtant, Camer.be apprend que Laurent Esso, avait adressé des lettres à ses collègues du gouvernement, pour les prévenir des agissements suspects de certains détenus, notamment ceux relevant du tribunal militaire de Yaoundé la capitale politique camerounaise.

Selon nos informations, Laurent Esso, en la date du 26 juin 2019, avait adressé une lettre à Ferdinand Ngoh Ngoh le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr). Une autre alerte de Laurent Esso, avait été adressée à Joseph Beti Assomo le ministre de la Défense (Mindef). Des alertes toutes royalement ignorées, à en croire nos sources.

« J’ai l’honneur de vous rendre compte que par correspondance datée de ce 25 juin 2019, le régisseur de la prison centrale de Yaoundé fait connaitre à la Chancellerie des velléités : mouvement d’humeur imputé à certaines personnes incarcérées dans ladite prison dans le cadre de l’affaire Mrc (Mouvement pour la renaissance du Cameroun, Ndlr)

En effet, aux environs de 10 heures, certains détenus ont voulu troubler l’ordre public par un attroupement massif et spontané dans la cour intérieure, lors de la procédure d’incarcération d’une nouvelle cuvée de huit personnes déférées dans cette prison par le Tribunal militaire de Yaoundé, le mobile de cette énième tentative de désordre étant de créer une insurrection au sein de la prison centrale de Yaoundé », écrit Laurent Esso à Ferdinand Ngoh Ngoh, non sans proposer des solutions pour éviter la mutinerie.

« Le régisseur, informé de cette autre tentative de déstabilisation, est promptement descendu dans les locaux en vue de sensibiliser ces détenus, sensibilisation à l’issue de laquelle le calme est revenu. Aussi, afin de mieux juguler cette situation de menace permanente entretenue par certains

militants Mrc incarcérés à la prison centrale de Yaoundé, le régisseur sollicite que certains meneurs au nombre de dix (10), nommément identifiés dans la correspondance dont copie ci-jointe, soient transférés vers d’autres prisons de la ville de Yaoundé et ses environs. Au regard du statut de prévenu, l’initiative de transfèrement de ces détenus devrait être examinée en relation avec le ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense ».

Et le ministre d’Etat, ministre de la Justice, de préciser dans sa lettre au Sg/Pr, que « Par ailleurs, la problématique de sécurisation de la prison centrale de Yaoundé et d’autres prisons du pays, nécessite un encadrement plus renforcé des détenus par les éléments de l’Administration pénitentiaire, ce qui nécessite le renforcement des effectifs à travers de nouveaux recrutements des personnes tels que sollicité à travers la correspondance No 039/CF/Minjustice/CABSEAP du 07 mars 2019 dont copie ci-joint ».

Dans le même sillage, en la date du 15 juillet 2019, Laurent Esso avait adressé une lettre à Joseph Beti Assomo le ministre de la Défense, pour le prévenir de tous ces événements survenus à la prison centrale de Yaoundé, le 22 juillet dernier. Les mouvements intervenus dans le pénitencier, étant imputés aux prisonniers relevant du Tribunal militaire, Laurent Esso bien que ministre de la Justice, avait cru juste, de s’en tenir et au Mindef, et au SG/Pr.

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