René Emmanuel Sadi : « Il s’agit d’une fonction transversale au niveau gouvernemental »
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Monsieur le ministre, un atelier sur la communication gouvernementale en ce moment. Pour quoi faire ?
Nous avons au préalable fait un état des lieux de la communication gouvernementale telle qu’elle se présente aujourd’hui. Jusqu’à l’heure actuelle en effet, le visage institutionnel qu’offre la communication gouvernementale est celui d’une mosaïque de structures éclatées, disséminées au sein des organigrammes des trente-huit ministères que ompte notre gouvernement. Mosaïque, dans la mesure où il n’existe aucun lien organique formel, ni au plan vertical avec le département ministériel en charge de l’élaboration, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de la communication gouvernementale, c’est-à-dire le ministère de la Communication ; ni au plan horizontal, entre les structures ministérielles de communication. Le portail des camerounais de Belgique. Ces structures, qu’il s’agisse des Cellules de communication, des Divisions ou même des Directions dans certains cas, font partie intégrante des départements ministériels au sein desquels elles sont créées. Au plan organique, elles fonctionnent de manière totalement indépendante du ministère de la Communication, alors que leurs attributions sont consubstantielles des missions dévolues au ministère de la Communication en la matière.

Sur un tout autre plan, alors que les structures de communication ont vocation à se situer au cœur de la promotion permanente des activités des ministères et de la mise en œuvre des stratégies de communication gouvernementale desdits ministères, on constate à l’observation, que tel n’est pas toujours le cas. Or, c’est un truisme de dire à quel point la communication est importante pour tout gouvernement, dans la mesure où la première vocation de l’appareil gouvernemental, c’est avant toute chose, de conduire l’action publique au service des populations, et donc, au service des citoyens, vers lesquels et pour lesquels, ladite action est dirigée de manière permanente. Pour ce faire, chaque gouvernement, se doit d’informer son environnement extérieur, sur son action quotidienne, sur ses réalisations, et d’une manière générale, sur la vie de la Nation. Dans un tel contexte, il apparaissait indiqué de poser un regard interrogateur et analytique sur la capacité du dispositif institutionnel et organique actuel à permettre au Gouvernement d’atteindre ses objectifs, en termes de visibilité et de perception positive de son action par ses différents publics, d’explorer le cas échéant, les voies d’une approche susceptible d’optimiser sa communication, et d’envisager un ajustement approprié des mécanismes d’efficience du dispositif d’ensemble.

Le fait que la communication gouvernementale aujourd’hui semble être du seul ressort de votre département ministériel ne la rend-elle pas plus lourde encore dans le contexte de crise que vit le Cameroun ?
Bien au contraire, la communication gouvernementale est loin d’être le fait exclusif du ministère de la communication, Il s’agit d’une fonction transversale au sein du gouvernement dont le centre d’impulsion se situe certes au niveau de mon département ministériel, mais, qui requiert la contribution active de tous les autres secteurs institutionnels. Ce dont il s’agit ici, et que cette rencontre visait, c’est de mettre sur la table, au moins quatre questions opératoires : l’indispensable recentrage des pôles d’impulsion de la communication gouvernementale pour la rendre plus efficace, une réflexion stratégique sur les modalités de coopération horizontale et verticale avec les autres pôles producteurs et détenteurs de l’information destinée aux différents publics, l’organisation d’un cadre cohérent de coordination, de planification et de gestion approprié des flux informationnels, et enfin, la mise en place d’une plateforme de veille médiatique et d’analyse stratégique du discours des médias et de l’opinion publique.

La communication aujourd’hui est essentiellement dynamique avec des outils et l’avènement de nouveaux instruments à l’instar des réseaux sociaux qui imposent de devoir toujours s’arrimer au risque d’être en retard. Qu’est-ce que cet atelier va permettre de changer ?
L’optimisation de la communication gouvernementale qui était au menu de cet atelier, s’articule autour de trois axes majeurs : une information crédible et permanente sur l’action quotidienne du Gouvernement ; une projection valorisante de ses réalisations au sein de l’espace public national et international et une présence optimale de la voix du Gouvernement dans les grands moments de la vie de la Nation. Dans une telle optique, il s’agit de mieux organiser de façon rationnelle, pour les rendre plus efficaces, les outils de la communication digitale, afin de répondre aux impératifs de modernité et aux urgences que posent ces types de communications aujourd’hui dominées par les réseaux sociaux. Au total, c’est à une nécessaire appropriation des communications digitales au sein de l’appareil gouvernemental que nous appelons, ceci dans une approche résolument intégrée.

Les responsables que vous avez rencontrés disposent-ils toujours des moyens conséquents pour faire le travail qui est le leur ?
Le gouvernement dispose des ressources humaines compétentes à la hauteur des enjeux et des défis qui se posent à nous dans ce domaine. Quant aux moyens matériels et financiers, c’est avant tout une question d’arbitrage et de priorisation. Le gouvernement est plus que jamais conscient de la nécessité de mettre à la disposition de toute l’expertise étatique, les moyens requis pour l’accomplissement optimal des diverses tâches, activités et missions à elle confiées.

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