Feuilles de tôles non conformes, liqueurs frelatées et faux timbres sortis du circuit dimanche à Yaoundé par des équipes du Mincommerce.

Une grosse cargaison de 6 000 feuilles de tôles ondulées de mauvaise qualité, en provenance de la Guinée équatoriale, a été saisie il y a trois jours par les éléments de la Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes du ministère du Commerce (Mincommerce) dans la ville de Yaoundé. Les fins limiers ont également mis la main sur des spiritueux et liqueurs frelatés, fabriqués dans un domicile privé, ainsi que sur de faux timbres fiscaux.

Barbara Elemva-Amana, chef de la brigade nationale au Mincommerce explique que la semi-remorque contenant les matériaux de construction a été suivie par ses éléments pendant deux jours depuis Kye-Ossi, par où elle est entrée dimanche dernier vers 18 h. D’après elle, ces produits sont non conformes sur deux aspects. Il y a d’abord un défaut de certificat de conformité aux normes (NC et 101) sur les tôles en alliage d’aluminium et en acier revêtu, des normes rendues d’application obligatoire au Cameroun. « On ne commercialise les tôles que si elles sont détentrices d’un certificat de conformité. Ce qui n’est pas le cas ici », précise le chef de brigade. De plus, des essais effectués sur les épaisseurs, il ressort qu’elles ne sont pas conformes aux normes requises.

Ces tôles sont « largement au-dessous» des normes ». Des documents saisis auprès du conducteur de l’engin in- diquent que ces tôles étaient desti- nées à la commercialisation dans les villes de Yaoundé et de Douala. Pour ce qui est de la prise des vins et spiritueux, il s’agit de produits contrefaits d’une dizaine de marques. Le processus mis en place par ces faussaires repose sur la fabrication de liqueurs à base d’un mélange d’alcool vendu en pharmacie combiné à des whiskies en sachet, de l’eau et des colorants. Cette mixture est ensuite transvasée dans des bouteilles récupérées à proximité des restaurants, snacks et autres boîtes de nuit. Après ce procédé, ces boissons sont ensuite livrées dans ces mêmes établissements avec la complicité des employés.

Dans ce même réseau, la brigade a fait une grosse prise de vignettes fiscales acquises au marché noir. Selon Barbara Elemva-Amana, l’ensemble de tous ces produits contrefaits est évalué à plus de 25 millions de F. Une fois de plus, comme dans les autres cas de saisie des produits contrefaits, ce sont les populations qui ont alerté la brigade et permis que ces opérations soient effectuées.