DIEUDONNÉ ESSOMBA : «Le Gicam devrait être le dernier à se plaindre»
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Les gens en sont encore à vouloir nous pondre des communiqués comme ceux-ci surtout venant d'une institution comme le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam). Ceux-là même qui devraient se faire tout petit quant à ce problème. Tellement ils font partie du problème en grande partie. Déjà vous devez savoir que la crise des devises actuelle est normale. Elle était prévue pour celui qui s'informe simplement des réalités de la zone Cemac depuis quelques années en pleine crise. Je vais vous partager deux mesures qui sont à l'origine de cette situation.

1- LES NOUVELLES RÈGLES CONTRAIGNANTES DU FMI À L’ENCONTRE DES ETATS DE LA CEMAC QUI FONT BAISSER LES RÉSERVES INTERNATIONALES COMMUNES.

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié, le 3 août 2018, une étude portant sur la gestion des réserves internationales de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Pour mieux comprendre de quoi parle cet organisme, il faut se rappeler des données fournies par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). En 2017, le Cameroun détenait près de 61% du total d'un montant de 2 551,8 milliards FCFA des avoirs extérieurs de la Cemac. Ces avoirs extérieurs se répartissent comme suit entre les Etats membres de la Cemac et la Banque centrale : la BEAC dispose de 441,609 milliards FCFA. Le Cameroun, 1 579,571 milliards FCFA. Le Congo : 138,338 milliards FCFA, le Gabon : 383,667 milliards FCFA, la Guinée équatoriale :

-50,809 milliards de FCFA et le Tchad, aussi un solde négatif de - 118,421 milliards FCFA. Ces deux derniers Etats contribuent à faire baisser les réserves internationales de la Cemac mais, bénéficiaient du principe de solidarité. Pour atténuer le risque d’opportunisme, le FMI proposa que le principe de solidarité ne soit invoqué que pendant une période limitée (par exemple, pendant une « période de grâce » à préciser) et pour des montants limités (par exemple, à concurrence de « n » mois d’importations). La période de grâce est nécessaire pour que le pays membre en infraction soit en mesure de mobiliser les moyens financiers nécessaires pour régler ses obligations de manière ordonnée (par exemple, par le biais de la liquidation d’une partie de son Fonds national de stabilisation). Le portail des camerounais de Belgique. Le FMI poursuit : « Si la défaillance d’un pays membre dépasse la période de grâce ou l’équivalent autorisé de mois d’importations (« n »), le membre en infraction devra prendre des mesures correctives pour assurer le rétablissement de sa juste contribution aux réserves communes ». Pour garantir que les politiques d’ajustement envisagées sont appropriées, les règles pourraient prévoir que les politiques soient menées dans le cadre d’un processus de surveillance multilatérale, revu par les pairs.

Un gradualisme dans le temps pourrait être ajouté à ce cadre pour permettre aux différents mécanismes de fonctionner sans heurts et au membre en infraction de s’adapter aux contraintes. En clair pour ceux qui n'auraient toujours pas compris, les pays ne peuvent plus importer en désordre sans tenir compte de leurs stocks de devises et espérer profiter des devises du voisins pour l'aider ! Retenez bien le mot clé dans cette histoire IMPORTATION. Parce que beaucoup ne comprennent toujours pas pourquoi on combat les importations et pourquoi on se bat depuis pour le Made in Cameroon.

2- FUITE DES CAPITAUX : LA BEAC DURCIT LES CONDITIONS D’OUVERTURE DE COMPTE EN DEVISES.

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, à travers le comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale, a adopté le 21 décembre 2018, une nouvelle réglementation des changes. Celleci stipule en son article 41 que : « L’ouverture d’un compte en devises hors de la Cemac au profit d’un résident, est interdite, à l’exception des établissements de crédit ». Sont aussi concernés par cette restriction, ceux qui séjournent même de façon discontinue pendant plus d’un an dans l’un des pays de la sous-région ou ayant l’intention d’y exercer une activité économique pendant au moins un an, y compris les réfugiés. « Toutefois, la Banque centrale peut autoriser une personne morale résidente à ouvrir un compte en devises hors de la Cemac dans les conditions et modalités fixées par elle. Par la suite, la Banque centrale en informe le ministère en charge de la monnaie et du crédit », indique la nouvelle réglementation.

Celle-ci précise que le compte en devises ouvert dans la sous-région ne peut être crédité ni de versements en franc CFA ni par le débit d’un compte en franc CFA. En outre, il ne peut présenter un solde débiteur. Les retraits de devises sur un compte de résident en devise pour la couverture de besoins locaux sont interdits. Cette nouvelle réglementation de la BEAC viserait à juguler la rareté des devises dans la zone Cemac. En effet, selon les révélations faites par le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport sur la Cemac, publié le 24 mars dernier, « certains signes laissent penser que d’importants dépôts sont effectués à l’étranger par les résidents de la Cemac, ce qui n’est probablement pas tout à fait conforme à sa réglementation des changes ».

En tenant compte des données fournies par la Banque des règlements internationaux (BRI), le FMI a indiqué que les fonds dont disposent les résidents de la sousrégion dans les banques étrangères sont d’environ 5 milliards de dollars U.S, près de 2 897 milliards de francs CFA à la fin de l’année 2017, dépassant ainsi le montant notionnel autorisé. Quand vous associez ces deux mesures vous pouvez comprendre que les devises soient devenues si rares. Surtout pour des gens habitués à la gabegie des devises comme c'était le cas avec nos gens de la Cemac.

MAINTENANT POURQUOI JE PENSE QUE LE GICAM EST LA DERNIÈRE INSTITUTION QUI PUISSE OSER SE PLAINDRE DE LA RARETÉ DES DEVISES ?

Nous allons donc parler du fameux mot IMPORTATION. Il faut savoir que nous consommons les devises quand nous importons à l'étranger. Et nous produisons des devises quand nous exportons des produits. Actuellement malgré notre croissance nous avons une balance commerciale déficitaire. Raison ?

NOUS IMPORTONS PLUS QUE NOUS EXPORTONS !

Et parmi les grands importateurs au Cameroun nous avons nos GRANDS BAYAM SELAM INTERNATIONAUX du Gicam que nous appelons fallacieusement HOMMES D'AFFAIRES. Ils avaient l'habitude de prendre de grosses sommes en crédit dans les banques pour importer des produits livrer à leurs clients. D'autres prenaient des crédits pour soutenir leurs appareils de production dont la majorité des intrants étaient importés. Ceux-là qui importent tout au lieu de produire sur place. Et quand même ils essayent de produire sur place, leurs appareils de production sont en majorité importé. L'info claire et nette. Tout ce qui compte pour eux c'est faire du profit. Ils s'en foutent de la politique nationale ou même du patriotisme économique. Ils importent, se font des bénéfices et se sont les devises produites par le cacao du petit paysan du Centre, le bois de l'Est, le café du paysan des hauts plateaux de l'Ouest, la banane de Njombe Penja au Littoral, le pétrole du Sud-Ouest ou encore les bovins de l'Adamaoua...qui sont consommés pour réduire le déficit.

Pourtant il suffirait que ces gens, que l'État du Cameroun a aidé à s'enrichir, sachent simplement prendre la mesure de leurs responsabilités pour investir dans les secteurs porteurs pour accompagner l'État dans sa politique de mise en valeur des chaînes de valeurs nationales et ainsi porter à bout de bras le Made in Cameroon. Imaginez qu'au lieu d'importer le poisson à tout vent CONGELCAM investissait plutôt dans les agropoles d'élevage de poisson. Il signait ainsi un partenariat d'exclusivité avec tous ces producteurs afin de vendre le fruit de leurs productions dans tous ses magasins CONGELCAM du pays. Camer.be. On réduirait ainsi au fur et à mesure les plus de 500 milliards de FCFA d'importation par an et au bout on épargnerait cette somme pour réinvestir localement dans l'industrie locale. Plus important on aura développé le secteur de l'élevage des poissons, crée des milliers d'emplois et développer un circuit de distribution susceptible de servir d'exemple à d'autres secteurs. Congelcam deviendrait un mastodonte de la distribution du poisson MIC. Et avec les retomber il pourrait se lancer dans l'exportation du poisson vers les pays de la Cemac ou même du Nigeria un marché de plus de 180 Millions d'habitants et devenir une multinationale. Multiplier cette logique dans tous les secteurs et vous verrez que le Made in Cameroon est exactement la seule solution pour sortir nos états de la misère et développer nos économies.

N'oubliez pas que c'est ce que Dangote est venu faire chez nous et dans nombre de pays africain. Son objectif étant de capter nos devises et ainsi construire la plus grande RAFFINERIE DE SON PAYS 100% Made in Nigéria et sortir des griffes des multinationales. Quel Etat ne soutiendrait pas un tel homme ? Il serait même un capitaine pour son combat de souveraineté économique. Le pire c'est que cette solution est inscrite depuis des décennies dans le livre de Paul Biya "pour le libéralisme communautaire", président national du rdpc. Concept que Maître MOMO a superbement démontré la pertinence l'autre jour lors de son ITW sur STV chez Dipita Tongo. Le RDPC, parti dont font partie la quasi-totalité des hommes d'affaires qui font partie du Gicam. L'ont-ils seulement lu ? Sont-ils devenus militants pour sa politique ou simplement pour les avantages du parti ? PS : Je rappelle que la politique du MRC est encore pire. Car eux ils veulent carrément diriger le pays selon le modèle ULTRA LIBÉRAL. À coup de partenariat public-privé concept qu'ils n'ont pas compris en fait. Parce qu’ouvrir son pays aux capitaux étrangers en masse ne règle pas son problème de devise. Car plus ils viennent avec les capitaux plus ils en rapatrient au moment de faire l'équation des bénéfices après investissements. Plus grave tous ces grosses infrastructures qu'ils vous promettent (autoroutes, échangeurs, etc.) seront construites et entretenues par quelles devises ? On va vous entraîner dans une spirale de dettes qui va hypothèquer votre pays et demain vos créanciers vont acheter mêmes vos villages !!! C'est la logique du Nouvel Ordre Économique mondial. Rendre les pays esclaves par la consommation. Ensuite prendre le contrôle et vous exploiter comme une orange qu'on suce. Pardon ! Que les gens arrêtent de vous faire bagarrer pour leurs intérêts.

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