Séjour du chef de l'État : Echos de Genève
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L'appel lancé par des Camerounais de la diaspora à manifester aujourd'hui dans la capitale suisse devant l'hôtel Intercontinental inquiète Yaoundé.

Genève, capitale suisse et l'hôtel Intercontinental concentreront sans doute l'attention des Camerounais ce samedi 29 juin. Des Camerounais de la diaspora entendent en effet manifester devant l’hôtel pour dénoncer la présence de leur président qui y séjournerait depuis dimanche dernier, estimant que "Paul Biya se repose trop souvent en Suisse, alors qu’il devrait s’occuper des affaires de son pays », rapporte le site Tribune de Genève. Le portail des camerounais de Belgique. La mobilisation annoncée inquiète les autorités camerounaises. Léonard Henri Bindzi, ambassadeur du Cameroun en Suisse a mis en garde, lundi dernier, ses compatriotes dans un communiqué : « Tout en condamnant un tel projet barbare qui n’honore ni ses initiateurs ni tous ceux qui se proposent de s’y associer, l’Ambassade qui a pris toutes les dispositions utiles conformes au Droit et à la Pratique diplomatiques, en relation avec les autorités compétentes du pays hôte, met en garde contre les risques personnels encourus par les contrevenants à la reglementation en vigueur en Suisse ainsi que contre les possibles dérapages des actions violentes de saccage envisagées à l’hôtel Intercontinental.»

L'ambassadeur a invité "la communauté camerounaise de Suisse, tout comme les compatriotes résidant dans les pays voisins, à tourner le dos aux manifestations qui, depuis un certain temps, sont l'expression de la haine, de la violence et du tribalisme, toutes choses contraires au patriotisme et à l'amour du Cameroun».

Communiqué

Le communiqué de l'ambassadeur du Cameroun a Genève n'a visiblement pas eu raison de la determination des manifestants qui ont effectivement troublé mardi l'ambiance feutrée du hall de l'hôtel. Une quarantaine de personnes ont investi les lieux un peu avant midi, selon la police, malgré un dispositif de sécurité déployé autour et dans l’hôtel. Le porte-parole de la police de Genève, Jean-Philippe Brandt a relaté les faits à l'AFP : «Ils manifestaient contre le gouvernement actuel du Cameroun », a-t-il témoigné, ajoutant qu'il avait fallu une trentaine de minutes pour «rétablir l'ordre». Contactée par l'AFP, la direction de l'hôtel optant pour la discrétion a refusé de confirmer la présence du président Paul Biya à l'hôtel ou la manifestation.

Et hier, selon la Radio Télévision Suisse (RTS), entreprise audiovisuelle de service public, appartenant au groupe média SSR (Société Suisse de radiodiffusion et télévision), un journaliste de la chaîne a été agressé à Genève par des "probables gardes du corps du président Paul Biya", devant l'hôtel Intercontinental. La même source indique qu'une dizaine d’opposants s'étaient rassemblés sur la voie publique, devant l'établissement, dans l'après-midi pour manifester. L'info claire et nette. Sur place pour couvrir l'événement, Adrien Krause, correspondant pour la radio au bureau genevois de la RTS, est témoin d'une charge d'une dizaine d'hommes, qui venaient de sortir de l'hôtel, sur les manifestants.

S'il ne peut pas affirmer qu'il s'agissait du service de sécurité du président Paul Biya, il indique que "ces personnes avaient des carrures de gardes du corps". Dans cette confusion, poursuit RTS, le journaliste filme la scène. C'est alors que les probables agents de sécurité l'agressent: ils l'immobilisent et lui arrachent son sac, contenant la majorité de son matériel professionnel. Son porte-monnaie et son téléphone portable sont également subtilisés. Les agresseurs retournent alors dans l'hôtel avec toutes ses affaires.

Plainte

Après les faits, un négociateur, membre de la brigade de sécurité diplomatique, est dépêché sur place. Après deux à trois heures de négociations, les affaires du journaliste de la RTS lui sont finalement restituées au poste de police, sans aucune destruction. Adrien Krause a porté plainte. "Ça va être très difficile. J'espère que ma plainte et l'enquête qui s’en suivra permettra d’identifier clairement les personnes qui m’ont agressé et dépouillé en plein rue à Genève, sur la voie publique", a-t-il déclaré hier. Selon la RTS, le Département des affaires étrangères (DFAE) a entrepris des démarches diplomatiques auprès des autorités camerounaises.

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