Mebe Ngo’o aujourd’hui comme Yves Michel Fotso hier…
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Plusieurs fois annoncé comme un sérieux client de l’opération épervier, l’ancien ministre de la Défense a longtemps déjoué les pronostics, au point où le début effectif de l’enquête policière le concernant a semé le doute dans les esprits de plusieurs observateurs. Certains ont laissé entendre qu’une telle éventualité ne pouvait être envisagée que pour gérer l’opinion publique par rapport à la procédure judiciaire déclenchée contre le Pr Maurice Kamto et ses partisans. Si une telle explication n’est pas bête, elle paraît moins crédible compte tenu des faits prémonitoires de la descente aux enfers de M. Mebe Ngo’o.

L’un de ses collaborateurs, le colonel Mboutou Elle, était tombé dans le filet d’une unité d’élite de la police financière française, avec, sur lui et dans son lieu ponctuel d’habitation, d’importantes liasses d’argent, l’équivalent de près d’un milliard de francs, dit-on. Une enquête judiciaire ouverte en France l’avait en ligne de mire depuis ce temps-là. Ce sont les suites de ladite enquête qui ont les premières déclenché les ennuis judiciaires de l’ancien Mindef au Cameroun, d’autant que Kalara a appris que la Justice française avait saisi le gouvernement camerounais dans le cadre d’une commission rogatoire visant notamment l’ex-ministre.

Même si l’Etat du Cameroun avait décidé de protéger l’ancien ministre, il ne pouvait pas résister longtemps devant la demande des autorités françaises à voir les suspects camerounais être jugés en Hexagone, à moins de faire juger lui-même ces derniers par la Justice camerounaise. Le Cameroun n’a pas l’habitude de faire extrader ses ressortissants, surtout lorsque ces derniers sont soupçonnés d’actes de prévarication de la fortune publique. L'information claire et nette. C’est en effet un risque incommensurable, dans un environnement d’impunité et de corruption quasi-généralisée, que le procès de la gouvernance camerounaise se fasse sur la place publique internationale.

Il y a quelques années, M. Fotso Yves-Michel, avait connu le même scénario. Longtemps considéré comme un intouchable, il avait fini par plier l’échine, du fait de la pression de la justice suisse qui avait demandé avec insistance au gouvernement camerounais que l’ancien DG de la Camair soit mis à sa disposition pour être jugé, du fait de nombreuses infractions découlant de la gestion financière de la Camair. Depuis l’interpellation de M. Fotso, une pluie de procédures judiciaires s’est abattue sur lui, au point de le voir condamné à deux reprises à la peine de prison à vie…

M. Fotso et M. Mebe Ngo’o se connaissent bien, pour avoir souvent traité ensemble, à l’époque où le premier était DG de la Camair, et le second Directeur du cabinet civil, de la location des avions pour les voyages du président de la République à l’étranger. En 2008, lorsqu’il sentait l’étau judiciaire se refermer sur lui, l’ancien ADG de la Camair avait avoué avoir souvent organisé des surfacturations de ces opérations avec le DCC. Cette déclaration faite il y a 10 ans n’a jamais eu de conséquence. Le temps, peut-être, est arrivé pour cela, en dépit des pressions qui pourraient s’exercer dans le sens inverse.

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