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© Mutations : Lucien Bodo
- 01 Dec 2018 15:46:00
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CAMEROUN :: Prix de la bière : Ça mousse pour le bras de fer :: CAMEROON
La lettre adressée à Louis Paul Motaze s’étend sur trois pages et est signée de la Société anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc), Guinness Cameroun, l’Union camerounaise des Brasseries (Ucb), la Société de fabrication des vins du Cameroun (Sofavinc) et la société camerounaise de fermentation (Fermencam), réunis au sein de la Cameroon Alcohol Producers Association (Capa). Ces derniers marquent leur étonnement suite à l’adoption du projet de loi de finances 2019 le 28 novembre dernier par l’Assemblée nationale ; eux qui auraient souhaité être consultés sur certains points touchant leur à activité. En effet, ce texte, selon la lettre, « prévoit à nouveau une accélération de la pression fiscale sur la bière et les alcools mixtes ». Ceci se reflète par trois mesures qui ont « un effet cumulatif dépressif et dont l’impact moyen sur une bouteille de bière mixte vendue à 600 Fcfa se situe entre 70 Fcfa et 115 Fcfa par bouteille ».
Le projet de loi de finances 2019, désormais en étude au Sénat, inaugure en effet une accise sur les matières premières importées et réduit de 20% à 10%, l’abattement sur les bières tirant un degré d’alcool inférieur ou égal à 5,5%. Par ailleurs, la Capa déplore le fait que « le changement inédit de la base d’imposition du droit d’accises (qui passe du prix de vente distributeurs au prix de vente consommateurs) porte l’impact moyen entre 70 Fcfa et 115 Fcfa par bouteille ». Pour ce qui est du choix du prix du détail comme base d’imposition, les entreprises brassicoles estiment que cette disposition n’est pas mathématiquement applicable et qu’il s’agit d’une méthode qui « n’a jamais prospéré dans les pays comme le Kenya et l’Afrique du Sud où elle a été immédiatement abandonnée après son adoption ».
Les calculs de la Capa aboutissent ainsi à une charge fiscale supplémentaire qui oscillerait entre 85,02 Fcfa et 139,66 Fcfa par bouteille. Ce qui entraînera au final une hausse moyenne du prix de vente de la bouteille allant de 100 Fcfa à 150 Fcfa. Des données qui se situent très loin des estimations du ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze. Interrogé sur le sujet mercredi dernier par un député au cours de la séance plénière d’adoption du projet de loi de finances, le Minfi a assuré avec fermeté que le gouvernement n’acceptera pas une augmentation de plus de 15 Fcfa. En face pourtant, on invoque un effet d’entraînement consécutif à ces mesures si elles sont appliquées en l’état :
« Nous anticipons une baisse de volume de 20% et par conséquent des restructurations internes conséquentes, aux conséquences sociales et économiques incalculables compte tenu du niveau d’intégration de la filière (maïs, sorgho, sucre, etc.) ». Dans le même temps, les signataires de la correspondance préviennent que l’on pourrait assister à une importation massive des produits brassicoles issus des pays voisins et à « l’aggravation du commerce illicite dans un contexte de porosité extrême des frontières ».
Du reste, la Capa rappelle avoir déjà subi en 2015, les effets un lourd tribut en 2015 suite à un effort fiscale supplémentaire. La détérioration du pouvoir d’achat des consommateurs ne permettrait pas à ses membres de supporter un nouveau choc fiscal. Surtout avec la crise ambiante dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ; laquelle a conduit à une perte de 15% du chiffre d’affaires. Pour éviter une dégradation de leur activité au Cameroun, les sociétés brassicoles sollicitent une concertation avec le gouvernement. Mercredi dernier face aux députés, Louis Paul Motaze avait annoncé une rencontre lundi prochain avec les producteurs d’alcools. La lettre de la Capa annoncent des négociations rudes.
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