Amnesty International interpelle le futur président de la République
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Dans un communiqué rendu public il y a quelques jours, l’organisation internationale de défense de droits de l’homme, demande au futur président camerounais, de veiller à assurer la protection des populations des régions de l’Extrême-Nord, du sud-Ouest et du Nord-Ouest.

« Celui qui remportera cette élection, quel qu'il soit, ne peut ignorer les dangers auxquels sont confrontées les personnes qui vivent dans les régions de l’Extrême-Nord et anglophones, et il devra de façon prioritaire veiller à assurer leur protection. » La déclaration est de Samira Daoud, directrice régionale adjointe pour l'Afrique centrale et l'Afrique de l'ouest à Amnesty International.Selon l’organisation non-gouvernementale (ONG), la prochaine équipe dirigeante doit s’attaquer aux violations de droits de l’homme, qui sont monnaie courante dans ces régions en crise. Violations qui ont causé « la mort de plusieurs centaines de personnes », et « provoqué le déplacement forcé de milliers de gens à l’intérieur du pays ».

Des abus qu’elle attribue aux forces de sécurité, aux membres de Boko Haram, et aux forces séparatistes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. S’agissant justement de la guerre dans l’Extrême-Nord, Amnesty International dit avoir recensé plus de 90 cas de violences impliquant Boko Haram dans ladite région. Des violences qui ont causé la mort de 123 civils en 2018. Selon l’ONG, 111 attaques (41 attentats-suicides) de Boko Haram ont été recensées en 2017, provoquant la mort de 201 civils. Des attaques qui ont contraint 230 000 personnes à se déplacer à l'intérieur du pays. Elle dénombre en outre quelque 98 000 réfugiés nigérians dans cette région.

Pour l’ONG, bien que le nombre d’attaques décroit d’année en année, «Boko Haram représente toujours une menace pour les civils ». « En réaction aux attaques menées par Boko Haram, les forces de sécurité camerounaises ont mené des raids sur des villages de l'Extrême-Nord, détruisant des habitations, tuant des civils et arrêtant de façon arbitraire des centaines de suspects, souvent sur la base de très minces éléments de preuve, voire sans aucune preuve », dénonce Amnesty International.

Aide humanitaire

L’ONG prend pour exemple l’exécution extrajudiciaire de quatre civils et la disparition forcée de deux autres le 26 juin 2018 dans le village de Mouri, dans l'Extrême-Nord. L’ONG illustre également ses propos par les exécutions sommaires de deux femmes et de deux enfants il y a quelques mois, et d’une dizaine d'hommes lors d'une opération menée par l'armée dans le village d'Achigachia. Amnesty International a recensé plus de 360 cas de violences depuis le début de la crise anglophone, fin octobre 2016. « Plus de 400 personnes ont été tuées l'an passé, et les violences ont provoqué le déplacement de 240 000 personnes dans les régions du Nord- Ouest et du Sud-Ouest », confie l’ONG.

L’organisation de défense des droits de l’homme ajoute que 25 000 personnes ont fui au Nigeria, et ont absolument besoin d'une aide humanitaire. « Si le gouvernement issu du prochain scrutin veut mettre fin à l'impunité qui a favorisé les violences pendant plusieurs années dans les régions de l'Extrême-Nord et anglophones, il devra veiller à ce que les membres des groupes armés et des forces de sécurité et les autres responsables présumés d'atteintes aux droits humains soient déférés à la justice, et à ce que les victimes soient indemnisées », a conclu Amnesty International.

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