MORT DE KOFI ANNAN : L’Afrique pleure une «source de fierté»
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MORT DE KOFI ANNAN : L’Afrique pleure une «source de fierté» :: AFRICA

Sur le continent et au-delà, tous rendent hommage à l’humble diplomate chevronné et au leader dynamique que le natif de Kumasi (Ghana) n’a cessé d’être jusqu’au dernier jour.

La nouvelle est tombée comme une éruption en cette fin de matinée du 18 août 2018. «C'est avec une immense tristesse que la famille Annan et la fondation Kofi Annan annoncent que Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du prix Nobel de la paix, est décédé paisiblement le samedi 18 août après une courte maladie», affiche le compte twitter de l’illustre disparu à 10h 08 minutes. L’émoi se généralise au fur et à mesure que les média relayent l’information. Les hommages se succèdent sur internet. D’Accra à Addis Abeba, de Genève à Séoul, tous saluent la mémoire du Nobel de la paix (2001).

A 80 ans, le diplomate à la chevelure et à la barbe grisonnantes, le premier secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) d’origine subsaharienne vient de tirer sa révérence. L’Afrique enregistre-là, en l’espace d’une semaine, une grande disparition de trop. Après Samir Amin, un autre templier de la dignité humaine et de la respectabilité africaine s’en va.«Kofi Annan restera une source d’inspiration et d’encouragement. Grâce à ses nombreuses réalisations, il a été une source de fierté pour l’Afrique» s’est incliné l’Union africaine.

Apôtre de la paix

La postérité retiendra que la paix fut l’une des plus grandes valeurs chevillées au corps de Mister Annan. On se rappelle tous de ces images de Kofi Annan sur les terrains de négociation, discutant avec des leaders désavoués ou en disgrâce auprès de la «communauté internationale ». Au nombre des actions en tant que secrétaire général de l’Onu, on retiendra son implication dans la résolution de plusieurs situations de conflit. L'information claire et nette.  Notamment entre Israël et la Palestine, le Cameroun et le Nigeria, le Cuba et les Etats-Unis… «La disparition de Kofi Annan plonge l’Afrique dans la tristesse. Je garde de lui, le souvenir d'un homme de paix, qui aura apporté sa contribution précieuse, à la volonté commune du Nigéria et du Cameroun, de régler pacifiquement leur différend frontalier», écrit d’ailleurs le président camerounais, Paul Biya.

Sans perdre son intégrité, sa lucidité et ses convictions en un monde juste, il a souvent exprimé son opinion sans frayeur ni crainte rappelant que «la responsabilité des grands États est de servir et non pas de dominer les peuples du monde».L’Union africaine à travers le communiqué du président de la Commission reconnait qu’il «a défendu sans relâche les valeurs de paix, de respect des droits de l’Homme, de tolérance et de solidarité entre toutes les nations et tous les peuples». Antonio Guterres, actuel plénipotentiaire de l’Onu, dit de lui qu’en «ces temps difficiles et turbulents, il n'a jamais cessé de travailler pour donner vie aux valeurs de la Charte des Nations unies».

Visionnaire assermenté

Kofi Annan a été un ardent défenseur du multilatéralisme. Il a toujours cru en la pertinence de cette instance de coopération pour la quiétude internationale. Dans son discours d'adieu au poste de secrétaire général auquel lui succède le Sud-Coréen Ban Ki-Moon à la fin du mois de décembre 2006, Kofi Annan fustige la politique des États-Unis qu'il appelle à suivre la voie du multilatéralisme en acceptant notamment l'élargissement du Conseil de sécurité et à respecter les droits de l'Homme «jusque dans sa lutte contre le terrorisme». Pour l’Union africaine, précurseur du développement durable: «il a été l’un des pionniers de certaines des politiques les plus novatrices des Nations unies, notamment les Objectifs du millénaire pour le développement et la responsabilité de protéger».

Leader programmé

«On n’est jamais très jeune pour diriger », confiait Kofi Annan lors de la journée internationale de la jeunesse le 12 août dernier. Normal pour celui qui, dès le lycée de Kumasi, a dirigé le club Onu pendant deux années. Sa dévotion en une Afrique paisiblement et énergiquement gouverné l’a conduit à assumer plusieurs missions de paix sur le continent. Dont la dernière en début de mois d’août au Zimbabwe.

Depuis Harare où il a mené de multiples consultations avec les forces sociopolitiques, à l’approche des élections récentes, il prévenait: «ce seront les élections les plus importantes du Zimbabwe depuis l'indépendance. Chacun doit agir de manière responsable avant, pendant et après les élections pour éviter la violence et assurer».

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