Afrique - Energie : Jean-Louis Borloo se donne 10 ans pour électrifier le continent
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Afrique - Energie : Jean-Louis Borloo Se Donne 10 Ans Pour Électrifier Le Continent :: Africa

En investissant 200 milliards d'euros sur les dix prochaines années pour électrifier le continent africain, 600 millions d'Africains, soit deux tiers de la population, auront de l´électricité. Tel est le plan Marshall de l’électrification de l´Afrique que vient de lancer l´ancien ministre français de l´écologie, Jean Louis Borloo devant un parterre d´invités de marque dont le président français François Hollande et son prédécesseur Nicolas Sarkozy. C´était mardi 3 mars 2015 à Paris.

"Tant qu'il n'y a pas de lumière, il n'y a pas d'espoir. Obscurité et obscurantisme sont le même mot."

Le plan Marshall de l’électrification du continent africain qu´il appellait de tous ses voeux lors du dernier sommet de l’Union africaine fin janvier 2015 à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie a été lancé mardi 03 mars 2015 à Paris. Avec sa verve habituelle Jean Louis Borloo n´a pas eu de la peine pour convaincre le parterre de diplomates africains et de chefs d’entreprise à adhérer á son nouveau combat. Multipliant les arguments les uns les autres, il a semble avoir rencontré l´adhésion de tous.

« La production électrique totale des pays de l’Afrique subsaharienne équivaut aujourd’hui à celle de… l’Espagne. Aujourd’hui, dira-t-il,l’électricité atteint 25 % de la population africaine (hors Maroc et Afrique du Sud) contre 92 % dans le reste du monde. Si on se fixe un objectif de 100 %, cela représentera 3 % de croissance supplémentaire en Europe. »

La réalisation de cet ambition projet va incomber á sa fondation "Énergies pour l’Afrique " qui se propose de réunir 50 milliards de dollars d'aide internationale, notamment les fonds déjà promis en 2009 à Copenhague et 200 milliards d’argent privé. En effet, il ya six ans à Copenhague, il avait été décidé de mettre en place un Fonds vert additionnel aux aides actuelles pour lutter contre les causes du réchauffement climatique. Malheureusement" à ce jour, aucun projet n’a été financé " déplore l´ancien ministre français.

Les moyens ainsi réunis seront gérés par une Agence africaine de l'électrification, ayant à sa tête un directeur africain assisté des experts qui décideront de financer tel ou tel projet local, national ou régional, sans poser des conditions de démocratie ou de respect des droits de l'homme.

L´Europe va en profiter

L´illumination du continent africain va aussi profiter á l´Europe, notamment á la France puisqu´actuellement de 5%, la croissance de l´Afrique passera du simple au double, voire au triple, c´est à dire de 10% à 15%. Une amélioration qui boostera également la croissance de l´Europe. "Le relais de croissance pour l'Europe se trouve en Afrique. C'est vital pour notre croissance, pour notre stabilité, et c'est un supplément d'âme pour l'Europe. Il faut passer à l'acte!", a indiqué Jean-Louis Borloo.

Si le pari de rassembler les 200 milliards d'euros est quasi-certain au regard de son riche carnet d´adresses, il reste que celui qui fut, successivement avocat d’affaires, maire, ministre et président de parti poursuit son travail de mobilisation afin que son agence démarre juin 2015,c´est à dire avant la Conférence sur le Climat prévue á Paris en décembre.

L´Afrique acquise á sa cause

Jean-Louis Borloo qui affirme avoir le soutien de 33 chefs d’Etat africains ainsi que celui de la Banque africaine de développement, BAD, dit ne pas craindre que les questions de souveraineté entre les différents Etats viennent plomber son projet. Du moins, "ce n´est pas le discours que j´entends", tient-il à préciser. Et d´ajouter

"Ouvrons les yeux. Nous avons à faire à de petits États pauvres qui ont supporté un choc démographique d’une ampleur inouïe. Si la France avait connu la même croissance démographique que la Côte d’Ivoire depuis 1960, nous serions 240 millions de Français. Avec ce que cela signifie en termes de construction d’hôpitaux, d’écoles, de routes, d’infrastructures…"

Déjà réunis en février dernier à Johannesburg pour la conférence annuelle sur l’énergie en Afrique (Africa Energy Indaba), plusieurs centaines d’experts et d’industriels partagent le même constat : "le gigantesque potentiel de croissance du continent ne pourra être pleinement exploité sans un investissement massif dans les infrastructures d’approvisionnement en électricité. Soit entre 30 et 40 milliards d’euros par an pendant les deux prochaines décennies".

L´électrification de l´Afrique est "un projet à la fois pour les Africains et pour le monde".

 

© camer.be : Issa-Behalal

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