Le 1er octobre de Jean Michel Nintcheu
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Comme cela doit être ankylosant : vouloir marcher… ou plutôt courir, et puis finalement, tourner en rond, sur place, comme une mouche dans un bocal. Dans toute l’histoire du Cameroun, il n’y a qu’un homme qui a connu ça: un certain Oscar Alain Eyobo Makongo dit «Gachis», ancien attaquant des Lions indomptables. La légende raconte que lors du dernier match de poules Cameroun-Italie au Mundial 82 en Espagne, Roger Milla, déclaré blessé, traine un peu la patte. Le coach Jean Vincent demande à «Gachis» de s’échauffer. L’autre ne sortira jamais…

Eyobo dû se vider de toute la sueur de son corps sans jamais fouler la pelouse de l’Estadio Balaidos que pour faire chapeau bas au Vieux Lion après la rencontre. Le pauvre !... Et puis, il y a donc désormais Jean Michel Nintcheu, le président Sdf du Littoral, l’homme qui voulait marcher sur Douala le 21 octobre en soutien aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans une situation nationale percluse d’inquiétude, il faut avoir un courage d’Hercule ou plutôt les couilles de l’éléphant !

C’est aussi ça servir la nation. Nintcheu est le seul à avoir compris qu’on ne change pas le monde avec les mots, mais avec les pieds. En marchant. Le pouvoir, ça se prend, personne ne vous l’offre. Un honorable député assis va moins loin qu’un con qui marche. Contre toute attente, la marche du 21 octobre 2017 dont l’organisation avait été autorisée au Social Democratic Front à Douala a été interdite. Et pour cause : alors qu’il avait déjà eu l’autorisation du sous-préfet, Jean-Miché se mit à répandre des brouettées de venin à travers les médias et les réseaux sociaux. Ce qui donna des brûlures d’estomac à notre administration toujours coloniale.

«A partir de ce moment-là et conformément à la loi, j’ai pris mes responsabilités et j’ai interdit ladite manifestation», s’est vanté le chef de terre. Avec raison : qui fait le malin tombe dans le ravin. Et puis, les conneries, c’est comme les impôts : on finit toujours par les payer cash !

Et bonjour les «Nintcheumiades»…

« J’ai été reconduit chez moi sous forte escorte », pleure le député Sdf. Oui, mais gardé comme Paul Biya quand même ! «Vous avez vu le dispositif qui a été déployé pour nous empêcher de nous mouvoir». Bon sang ! Ce n’est pas à Nintcheu, qui compte 42 ans d’activisme politique, qui est né un an seulement avant 1960, qu’on va dire que le Cameroun est en guerre depuis sa pseudo indépendance. «Le régime de Yaoundé a franchi les limites dans la barbarie ; un régime moribond qui utilise tous les moyens pour s’accrocher. Nous n’allons pas accepter qu’il nous maintienne en esclavage».

Moribond, le Sdf l’est aussi, il ne fait plus peur qu’à lui-même. D’accord pour l’esclavage. Sauf que c’est clair aujourd’hui que nous ne serons pas libérés par un poltron qui se fait clouer sur place comme un vieux coucou par de petits policiers alors qu’il a promis au monde entier que rien, même pas Dieu, ne l’empêcherait de marcher le 21 octobre !

Et, si Jean Michel Nintcheu n’est pas notre libérateur, qu’il aille voter les lois à l’Assemblée nationale, au-lieu de voguer dans la rue sans direction comme un bateau ivre ! Et, point n’est besoin de le montrer, le Cameroun est «un et indivisible », vivant derrière son illustre chef éternel, le Duce* d’Etoudi!

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