Exploitation artisanale du bois : Le Cameroun perd plus de 6 milliards de FCFA par an
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Exploitation artisanale du bois : Le Cameroun perd plus de 6 milliards de FCFA par an :: CAMEROON

La demande locale de plus en plus croissante favorise les sciages illégaux qui ne sont pas sans conséquence sur l’économie et sur l’environnement.

L’importance de la consommation domestique du bois au Cameroun ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Cependant, elle est alimentée par des sciages illégaux. Le problème n’est pas nouveau. Déjà en 1996, un rapport du Centre international de recherches forestières (CIFOR) sur la demande de sciages au Cameroun a révélé que l’exploitation informelle de sciages destinée à la consommation domestique du bois est aussi importante en volume que l’exploitation industrielle destinée à l’exportation.

Même si la situation   s’est améliorée avec le temps, actuellement, l’exploitation illégale du bois domestique reste néanmoins plus importante que l’exploitation légale. D’après les experts, les trois quart de la production de bois destinés au marché local sont générés par des opérateurs qui n’ont pas de titres d’exploitation. Ce qui crée une anarchie dans la coupe des bois. Entrainant ainsi des dégâts sur l’environnement.

Sur le plan financier, le marché domestique du bois au Cameroun enregistre une évasion fiscale estimé à près de six milliards de FCFA par an. Cette exploitation illégale est au demeurant une menace pour les pouvoirs publics même si par ailleurs il faut reconnaitre qu’elle permet à de milliers de personnes de faire tourner l’économie locale et de satisfaire une demande grandissante. Une demande de plus en plus forte Il existe une forte pression de la consommation locale. Et, l’offre légale est encore loin de satisfaire la demande nationale.

Pour une  demande qui se situe dans les 800 000 m3, l’offre légale n’est que de 173 000 m3, soit environ 20% de la demande. Ce qui signifie que 80% du bois qui circule sur le marché camerounais est illégal. Néanmoins, les experts énoncent quatre offres de sciages et de meubles d’origine supposée légale. Il s’agit en premier des Forêts Communautaires, dont la production légale totale n’a jamais atteint 10 000 m3 de sciages par an depuis leur création. Ensuite, les Permis d’Exploitation du Bois d’oeuvre, qui ont été relancés en 2012 et qui génère un volume maximal de 8 000 m3 de sciages.

Puis, les industries, qui alimentent le marché domestique avec 145 000 m3 de sciages mais sans que ces volumes fassent l’objet d’un suivi des entreprises. Et enfin, les importations de meuble en bois, qui ont doublé depuis 2007 et ont atteint un chiffre d’affaires de 5,3 milliards de FCFA en 2015, pour environ 10 000 m3. La quantité de bois récoltée au Cameroun s’accroit au fil des années et inonde le marché intérieur et régional. La demande locale vise principalement trois usages du  bois.

D’abord, les matériaux de construction pour les secteurs du bâtiment et des travaux publics, ensuite les huisseries et enfin l’ameublement. Selon un rapport conjoint du CIFOR et de la FAO publié dans le cadre du FLEGT en 2016, cette demande s’exprime principalement dans quatre niveaux de commercialisation que sont les marchés urbains, où 830 000 m3 de sciages sont vendus par an; les ateliers de menuiserie, qui produisent un minimum de 130 000 meubles par an, pour un volume total de 22 000 m3 de sciage après quatrième transformation, et pour un chiffre d’affaires dépassant 8 milliards de FCFA ; les boutiques de vente de meubles, qui ont vendu au moins 22 282 meubles en 2015, correspondant à un volume scié de 5 788 m3 et un chiffre d’affaires de 3,33 milliards de FCFA et enfin les marchés publics.

L’Etat étant le plus grand acheteur de sciages sur le marché intérieur avec une demande avoisinant les 13 000 m3 par an. Entre juillet 2015 et juin 2016 par exemple, l’Etat a lancé 1029 appels d’offres dont les travaux nécessitent l’utilisation du bois d’oeuvre. Mais, paradoxalement, aucune politique contraignant les entreprises qui exécutent ces marchés à utiliser des sciages légaux n’a été remarquée. Sachant que le Cameroun est signataire les Accords de partenariat volontaire.

En signant ces Accords, le pays s’est engagé à alimenter  son marché intérieur du bois avec des sciages produits de manière conforme à la réglementation. Le système de certification de l’utilisation des exploitations locales .

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