Promotion du bilinguisme : Paul Biya, mauvais élève
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Depuis son accession au pouvoir, le chef de l’Etat s’est toujours illustré comme un anglophobe.

En réaction au problème anglophone, le Chef de l’Etat a, dans un geste d’apaisement, signé le lundi 23 janvier 2017, le décret créant une commission nationale pour la promotion du bilinguisme. Annoncée déjà le 31 décembre 2016, ladite commission composée de 15 membres vise à « de soumettre des rapports et des avis au président de la République et au Gouvernement, sur les questions se rapportant à la protection et à la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme ». 

Le moins que l’on  puisse dire, c’est que depuis le 23 janvier 2017, le chef de l’Etat n’a pas un seul instant daigné s’exprimer en anglais. Dans tous ses discours, Paul Biya est resté francophile. Le chef de l’Etat et son épouse ont reçus les joueuses de l’équipe nationale au palais de l’Unité en décembre dernier. Des «Selfies à gogo au Palais de l’Unité ! ». On eût dit une série de Novelas Tv. 

Pendant toute la réception organisée en l’honneur des lionnes, le couple présidentiel n’a pas prononcé le moindre mot en anglais. Une occasion en or pour sympathiser avec les citoyens des régions anglophones qui manifestent depuis novembre pour réclamer plus de droits. Le couple présidentiel s’est également prêté à cet exercice le 8 février 2017 lors de la réception organisée en l’honneur des Lions indomptables après leur sacre à la Coupe d’Afrique des nations (Can) au Gabon 2017. Autre fait, le 31 décembre 2016, date historique du discours d’un chef de l’Etat peu ou prou touché par les problèmes de ses citoyens anglophones mécontents, marginalisés et représentant environ 20 % de la population, il est resté de marbre. 

Plusieurs anglophones continuent de voir en l’attitude du chef de l’Etat, une preuve de l’arrogance des francophones. Ils exigent le retour au fédéralisme, comme c‘était le cas entre 1961 et 1972. Une option catégoriquement rejetée par les autorités. D’après un cadre anglophone en service au ministère de la Défense, les journalistes « Peter Essoka et Georges Ewane sont devenus les présidents des anglophones ». Un autre anglophone en service au Ministère de l’Economie… soutient que « Le président n’a jamais voulu parler l’anglais. A plusieurs sommets du Commonwealth, il s’est exprimé en français. Il s’est essayé une seule fois depuis son accession au pouvoir. C’était à Bamenda en 1982. Et quelques rares traitres mots pendant les prestations de serment ! Depuis lors, tous ses discours sont écrits en français. Peter Essoka se battant pour traduire. Voilà un bel exemple de bilinguisme ». 

Joint hier au téléphone, Ni John Fru Ndi, le président national  du Social Democratic Front (Sdf) a partagé ce point de vue. « Je ne parle pas le français mais lors des réunions du Nec, j’exige que mon discours soit traduit simultanément en français ». Il a par ailleurs précisé que lors de la réception des Lions indomptables, il a profité de la circonstance pour inviter le président Biya à s’impliquer personnellement dans la crise dans les régions anglophones. 

Toutes les tentatives pour avoir des explications sur l’absence de volonté du chef de l’Etat pour s’essayer en anglais auprès de Joseph Le, le directeur adjoint du cabinet civil sont restées vaines. 

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