La question mérite d’être posée, tant elle cause un réel souci aux opérateurs économiques et consommateurs des produits de grande consommation à travers le pays. Obtenir de la petite monnaie (pièces d’argent) après l’achat d’un produit dans un supermarché, ou une échoppe de quartier, relève d’un véritable parcours du combattant.

Car, que l’on soit à Douala ou Yaoundé, voire dans d’autres villes du pays (Bafoussam, Bamenda, Garoua, Limbé, Kribi, etc.), l’usager qui se présente devant un commerçant afin de régler ses achats, se retrouve en train d’attendre des heures. Parce qu’il attend de la petite monnaie.

Et parfois même, il arrive que dans certains commerces de nos villes et campagnes, que ce soit le client qui se voit obligé d’aller à la quête de la petite monnaie, s’il souhaite être servi. Une situation difficile et embarrassante qui a fini par amener certains (et avec raison !) à déclarer que « même pour dépenser de l’argent durement gagné au Cameroun, il faut bien souffrir ». Ce qui n’est pas du tout normal ! Car le manque à gagner pour les entreprises et l’économie a plutôt tendance à s’aggraver, selon les experts.

Le  témoignage du directeur général de Dovv Cameroun, Philippe Tagne Noubissi, lors du dernier dîner-débat du Gicam sur les atouts et contraintes de la nouvelle loi (N°2015/018 du 21 décembre 2015) régissant les activités commerciales au Cameroun, permet d’ailleurs de se faire une idée de la gravité de la situation. Tenez, cette seule entreprise s’est trouvée obligée de dépenser la forte somme de 14,5 millions de FCFA en 2015 pour l’achat de la petite monnaie (pièces d’argent).

De l’argent qui, d’après cet acteur économique, aurait pu permettre de créer 34 emplois directs et permanents au sein de ses structures. Sur la base de cette difficulté, Philippe Tagne Noubissi a lancé un appel direct au ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, à travers le ministre du Commerce, le 23 novembre dernier au Gicam. Afin qu’il règle enfin l’épineuse question de la pénurie des pièces d’argent au Cameroun. Reste maintenant à savoir si cet autre cri sera entendu.

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