POURQUOI DONALD TRUMP FAIT-IL PEUR A L’ESTABLISHMENT AMERICAIN ?
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ÉTATS-UNIS :: POURQUOI DONALD TRUMP FAIT-IL PEUR A L’ESTABLISHMENT AMERICAIN ? :: UNITED STATES

Il est bien connu que la plupart des medias ont failli dans leur mission d’information impartiale des peuples du monde ; mais plus grave encore, ces medias sont devenus au fil du temps les principaux instruments de la manipulation de masse. L’une des techniques efficaces abondamment utilisée dans le tri des informations a diffusées est celle des filtres. Le choix des filtres est subordonné aux intérêts que chaque media défend.

Aux Etats-Unis, les medias appartiennent à certaines grandes corporations. Par exemple, ABC appartient à GE (General Electric), MSNBC appartient à la fois à Microsoft et NBC. Ces corporations sont à leur tour des composantes de grandes multinationales.

De l’autre côté, la loi sur la de-régularisation du financement des campagnes électorales aux Etats-Unis a fini par mettre la classe politique à la merci des multinationales, au point que Washington et les gouvernements locaux sont au même titre que la presse dans la poche et au service de ces multinationales.

Le complexe politico-médiatique qui en résulte s’arrange à broyer au passage toute intrusion qui serait de nature à contrecarrer les intérêts des donneurs d’ordre, et à favoriser les ambitions de tous ceux qui obéissent servilement aux instructions des maitres. Les élections présidentielles aux Etats-Unis nous offrent un cas d’école.

Ces élections mettent en opposition d’une part, madame Clinton, le chouchou des media. Sa campagne est arrosée d’argent à satiété. Ses trois principaux donateurs ne sont rien de moins que les trois banques les plus influentes de Wall Street aux mains des Maitres du Monde à savoir:

1) J.P. Morgan Chase & Co.

2) City Group Inc.

3) Goldman Sachs.

D’autre part, il y a Donald Trump, le vilain des media. Sa campagne est en grande partie financée par lui-même, premier péché capital. Son deuxième péché capital est qu’il s’est attaqué aux accords transcontinentaux, cheval de Troie des multinationales. Son troisième péché capital est qu’il s’est attaqué à la raison d’être même de l’Otan, bras armé du racket international, dont l’un des forfaits retentissants est l’assassinat du Colonel Kadhafi.

Wikileaks confirme les vrais raisons derrière ce forfait à travers la diffusion des emails de Sidney Blumenthal (conseiller des Clinton). Ces emails établissent de façon claire que le but visé était de prévenir la création de la monnaie africaine, dont l’avènement aurait affaibli le dollar et consolider la place de l’Afrique dans le monde.

Si l’on fait abstraction de la collusion entre les politiques et le media au service des multinationales, il devient difficile de comprendre la sur-médiatisation des déboires de Trump, et l’omerta autour des malversations de Clinton.

Donald Trump n’est pas un saint, cela va sans dire. Il est aussi maladroit. D’ailleurs, la toute récente apparition des enregistrements de propos désobligeants de Donald Trump sur les femmes n’ont fait qu’augmenter la longue liste des maladresses de Trump. On lui reprochait déjà d’être arrogant, bagarreur, raciste et irrespectueux vis-à-vis des femmes. Le voila maintenant ordurier. Les membres influents de son parti tels que Paul Ryan, Le Speaker of The House of Représentants, la troisième personnalité du pays et le sénateur Mc Caïn, le malheureux candidat Républicain à l’élection présidentielle de 2008 l’ont renié. Même des hommes d’affaires Républicains tels que Michael Bloomberg l’ont honni.

Cette réaction n’est surprenante pour ceux qui suivent ces élections. Ils ne l’ont en fait jamais aimé. Il n’est pas le politicien habituel qui fait la langue de bois et joue sa partition dans le système. Donald Trump qui n’a pas non plus sa langue dans la poche a mis sur la place publique les magouilles de l’establishment ainsi qu’une partie de leurs vies privées.

Il est vrai que Donald Trump n’est pas, comme nous l’avons suggéré plus haut très aimable en tant que personne et les qualificatifs qu’on lui attribue sont vrais pour la plupart. Mais ce ne sont pas les raisons pour lesquelles l’Establishment le déteste depuis le début de sa campagne. Apres tout, ils sont un peu comme lui, à la différence qu’ils sont plus sophistiqués dans leurs apparences. Donald Trump a d’ailleurs déclaré pendant son deuxième débat télévisé contre Hillary Clinton que lui, dans ces enregistrements s’est arrêté aux intentions alors que Bill, le mari d’Hillary est passé à l’action.

Ces enregistrements qui font la une des journaux ces derniers temps ont été faits en 2005, c’est-à-dire il y a dans un contexte de barbotage entre garçons. Ils sont évidement inappropriés mais la presse et les adversaires de Trump dans le parti Démocrate comme dans le parti Républicain les utilisent à des fins politiques pour le détruire. On remarquera d’ailleurs que la plupart d’attaques portées contre lui depuis le début de sa campagne politique ont plus à voir avec sa personnalité qu’avec son programme politique.

Programme politique ! Voilà le mot-clé. Trump veut faire cesser les guerres en Syrie, en Libye et en Afghanistan ainsi que les interventions américaines à travers le monde qui font gagner des milliards de dollars aux sociétés d’armement, de construction, de sécurité et aident l’élite financière à établir son contrôle sur les banques centrales des pays conquis. Il veut arrêter le gaspillage de l’argent des contribuables faits à travers l’attribution de contrats d’armement fantaisistes. Il est opposé au Partenariat Trans-pacifique qui entre autres transfère la souveraineté des peuples aux multinationales, contribuant à l’avancée du Nouvel Ordre mondial. Il veut créer des relations cordiales avec le président Russe, Vladimir Poutine alors que l’hostilité initiée contre la Russie que l’élite Occidentale voit comme l’empêcheur-en-chef de piller le monde a aussi pour but d’entretenir la taille de l’appareil militaro-sécuritaire américain.

Son programme politique gène l’élite financières et ses laquais politiques et économiques qui essayent de le salir à travers la presse qu’ils contrôlent presque totalement. Pour le faire, ils

utilisent ses frasques et écarts de langage dont il n’est pas chiche. De plus, Trump les rend nerveux du fait qu’il soit riche et ne doive rien à l’élite financière qui ne peut ainsi pas le contrôler. Ceci est à l’inverse d’Hillary qui a beaucoup reçu des hommes d’affaires et de l’élite financière à qui elle est soumise. Lorsque Donald Trump suggère qu’il y a des risques de fraude électorale, on devrait le prendre au sérieux. Il ya déjà de fortes allégations de fraudes électorales en faveur de Hillary pendant les primaires démocrates contre Bernie Sanders.

Tout ce brouhaha émotionnel que l’on crée autour de Donald Trump n’a que pour but de distraire le public sur les vrais véritables enjeux. Russia Today (RT), la chaine de télévision Russe a interrogé des européens dans la rue sur le candidat pour lequel ils voteraient aux élections présidentielles américaines s’ils en avaient le choix. Tous ceux qui ont été interrogés ont choisi Hillary. Apres qu’on leur ait demandé leur position sur les différents problèmes qui minent les Etats-Unis et monde, ces européens se sont rendu compte que dans la grande majorité, ils avaient les mêmes points de vue que Donald Trump dans la façon de les aborder.

On se demandait pourquoi on ne lui avait pas encore jusqu'à présent collé une affaire de fraude fiscale ou un « viol » de femmes comme ils l’ont fait à Julian Assange de Wikileaks et à ceux que l’on veut neutraliser. C’est parce que près de la moitié d’électeurs le soutiennent. Ne prêtez pas attention aux sondages qui sont conçus pour manipuler l’opinion en faveur du candidat que l’on veut faire gagner.

C’est vrai qu’il y a de nombreux blancs racistes qui soutiennent Donald Trump dans ses points de vue étroits. Mais il y en aussi qui n’aiment ni sa personnalité ni ses écarts de langage mais qui le soutiennent uniquement pour son programme politique. Il y en même qui bien que sceptiques pensent qu’il vaut prendre le risque avec un candidat au tempérament sulfureux qui pourrait faire changer les choses pour le meilleur ou pour le pire que de voter pour Hillary qui va maintenir le statuquo malgré ses propos savants et ses manières sophistiquées apparemment bienveillants.

Pour ceux-ci, Trump qui avoue utiliser à son avantage (lorsqu’il dit qu’il ne paye pas les taxes comme il devrait ou qu’il a fait faillite par calcul), les règles expressément établies pour les riches est plus crédible qu’Hillary. Selon eux, l’ancienne sénatrice fait partie de cette classe politique qui fait des lois pour favoriser les hommes d’affaires riches qui les soutiennent.

Donald Trump a aussi l’intention de faire annuler le système de santé que l’administration Obama a fait passer. Ce système est une version perverse de ce que Barack Obama désirait vraiment. Le président Barack Obama voulait un système de santé à l’européenne dans lequel tout le monde serait couvert. Pourtant, bien qu’ayant 60 sénateurs sur 100 au Senat au moment de ces évènements, il n’a pu combattre les puissants Lobbies de l’industrie des assurances-maladies qui déversaient 1million et demi de dollars par jour au Congrès pour bloquer ce programme. On a finalement eu comme résultat un plan de santé qui coute plus cher bien que couvrant beaucoup plus de gens.

Nous ne sommes pas en train de suggérer que nous supportons cette initiative de Donald Trump, ni même son projet pour l’immigration. Il a une approche le problème d’immigration qui n’est pas de nature inclusive. Son intention de construire le mur entre les Etats-Unis et le Mexique ne le rend pas populaire auprès de l’électorat immigrant. Mais tout aussi critiquable que soit son plan pour contenir le flux des immigres, il a le mérite d’être transparent et franc.

Il y a entre 12 et 20 millions d’immigrants illégaux que les grandes industries, plantations et sociétés de construction utilisent cyniquement comme main d’œuvre moins chère. C’est l’une des raisons pour lesquelles certains groupes d’influence s’opposent à leur régularisation. Trump en américain patriotique veut préserver de sa base électorale.

Nous ne prétendons même pas qu’il soit un bon candidat. La réalité est que dans cette élection il n’y en a pas. Nous voulions soulever le voile sur un aspect du climat électoral que ceux qui s’abreuvent sur France 24 ou BBC pourraient ne pas voir. Et puis, franchement si les Africains devraient choisir, il serait bien qu’ils se rappellent que c’est Hillary qui a été la tête pensante de l’assassinat du Colonel Kadhafi. Elle a soutenu le coup d’Etat au Honduras ainsi que les guerres d’Iraq et de Syrie ou elle a l’intention d’être plus agressive.

Son élection annonce plus de guerres et plus d’oppression pour les peuples africains et arabes. Apres tout, elle bien au service des Maitres du Monde.

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