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© L’Oeil Du Sahel : YVONNE SALAMATOU
- 07 Jul 2016 04:00:40
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CAMEROUN :: NOMINATIONS : L’Extrême-Nord crie à l’injustice :: CAMEROON
Trois directeurs généraux originaires de cette région limogés sans «compensation aucune».
Que se passe-t-il entre le chef de l’Etat, Paul Biya, et la fille aînée du Renouveau ? Déjà sur le grill depuis quelques jours avec le remplacement des Dg de la Cename et de la Sodecoton, le départ d’Amadou Vamoulké de la Crtv a achevé d’assommer le gotha politico-administratif de la région de l’Extrême-Nord, désormais plongé dans une profonde méditation.
Ce n’est pas tant que cela le sort de l’ancien patron du média audiovisuel public qui l’émeut - après 11 années au poste, qui se plaindrait de son départ ? -, mais la politique de deux poids deux mesures dont elle s’estime être victime. En moins d’un an, ce sont pas moins de trois originaires de cette région ont perdu des positions clés à la tête d’importantes sociétés d’Etat sans qu’ils ne soient remplacés numériquement, comme c’est souvent plus ou moins la règle.
Outre Amadou Vamoulké, dernier en date, citons Abdou Namba, exdirecteur général de la Société de développement du coton (Sodecoton), limogé fin juin 2016 et Ousmanou Taousset remplacé en septembre 2015 à la tête de la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments essentiels (Cename).
«Nous sommes inquiets, très inquiets même de la tournure des évènements. Lorsque Williams Sollo a par exemple été débarqué de la Camwater, il a été remplacé par Alphonse Roger Ondoa Nkoa, lui aussi de la Mefou et Akono comme son prédécesseur. Cette unité administrative en est d’ailleurs à sa quatrième génération des Dg à la tête de cette société d’Etat.
Et voilà que coup sur coup, un département comme le Mayo-Tsanaga perd deux positions du jour au lendemain… Nous constatons l’effritement de nos maigres positions dans l’appareil de l’Etat et nous nous posons des questions légitimes. Qu’avons-nous fait de mal au chef de l’Etat ?», s’agace un député Rdpc de l’Extrême-Nord rencontré à l’hôtel des députés. Autour de lui, trois de ses collègues acquiescent.
«Il ne faut pas avoir peur des mots : c’est le retour de la marginalisation. Avec le Président, nous avons un amour en dents de scie. Un jour, il nous aime, un autre, il nous déteste. Nous, nous l’aimons toujours et jamais nous ne l’avons trahi politiquement. Il a toujours pu compter sur notre soutien, malgré une politique économique désavantageuse à notre égard et qui nous a plongés dans une pauvreté désespérante », fulmine l’un d’entre eux.
Fer de lance électoral du chef de l’Etat qu’il ne visite que lors des catastrophes naturelles ou pendant les campagnes présidentielles, l’Extrême-Nord compte, selon les dernières enquêtes menées auprès des ménages camerounais (Ecam 2, 3 et 4) 74,3% de personnes pauvres, contre 65,9 en 2007 et 56,3 en 2001.
D’ailleurs, sur les 16 indicateurs de la pauvreté de l’échelle IDH, cette région est classée comme étant la plus pauvre du pays.
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