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© Le Jour : Claude Tadjon
- 10 Jun 2016 09:58:09
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CAMEROUN :: Kribi : Péril sur un projet d’investissement hôtelier :: CAMEROON
D’interminables procédures administratives et judiciaires menacent la construction d’un hôtel de luxe à Ebomé.
Pierre Tantchou y croit ferme. Il veut mener jusqu’au bout son rêve d’ériger un hôtel de luxe dans la très prometteuse ville de Kribi. Mais les embuches sont pourtant innombrables. En disent long, le volume et la quantité des procédures pendantes devant la justice portant sur la contestation de sa propriété sur le terrain où doit voir le jour l’hôtel.
Demain à Ebolowa, une audience est d’ailleurs programmée devant la cour d’appel du Sud, dans l’une des nombreuses procédures qu’il doit suivre. Et c’est ainsi depuis bientôt cinq ans. Il arpente sans cesse les couloirs de différentes juridictions du pays y laissant de l’énergie et du temps qu’il aurait bien voulu consacrer uniquement à l’édification de son hôtel.
« Je suis au moins à la troisième équipe sur le chantier, les ouvriers qui se sentent harcelés par les autorités prennent peur et s’enfuient », se désole-t-il. Résidant à l’étranger, ce Camerounais de la diaspora ne compte plus les aller et retour entre le Cameroun et les Etats- Unis, entre Yaoundé et Kribi, obsédé par le souci d’être présent lui-même partout où se décide le sort de son complexe hôtelier dont les devis estimatifs chiffrent les travaux à plusieurs centaines de millions Fcfa.
Et pourtant, le 10 mai dernier, un coup de massue le désarçonne. Ce jour-là, le président tribunal de première instance de Kribi ordonne l’arrêt des travaux. Le projet hôtelier qui a connu un début de réalisation doit être stoppé. Avant cette ordonnance de justice, le préfet de l’Océan avait déjà écrit à Pierre Tantchou le 10 mars 2016 pour lui demander d’arrêter les travaux. Il suivait une instruction du ministre des Domaines et des Affaires foncières, Jacqueline Koung à Bessiké. Mais la ministre annulera cette instruction, éclairée, admettra-t-elle, par une requête de l’avocat de Pierre Tantchou.
En fait, plusieurs décisions de justice ont reconnu à M. Tantchou la propriété sur le terrain objet du titre foncier 1043/Océan. Ainsi en est-il du jugement de la chambre administrative de la Cour suprême rendu le 24 février 2000 ainsi que de l’arrêt de la cour d’appel du Centre rendu le 25 septembre 1998. Le premier annule un arrêté autorisant la conclusion d’un bail sur un terrain du domaine public maritime. Dans ce jugement, la chambre administrative constate et admet que ce bail est conclu sur le terrain de M. Tantchou.
C’est pourquoi cet opérateur économique ne comprend pas la décision d’arrêter les travaux ordonnée par le président du Tpi de Kribi. Il dit d’ailleurs avoir fait appel mais regrette en même temps d’être ainsi éloigné de l’essentiel. Il veut néanmoins croire à la sécurité juridique dans son pays, à la sécurité dans les affaires comme ferment à l’investissement privé, un thème ressassé lors de la dernière Conférence « Investir au Cameroun ». Mais la réalité est cette difficulté à conduire à terme un projet hôtelier.
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