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© Sans Détour : Nestor DJIATOU
- 25 May 2016 13:38:14
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Conférence économique internationale du Cameroun : Ces créateurs de richesses ignorés :: CAMEROON
Ils n’ont pas été conviés à la grand’messe de Yaoundé qui vient de s’achever ; pourtant, ils sont, à travers leurs investissements, de véritables pourvoyeurs de croissance et d’emplois, et leurs expériences auraient été d’un apport indéniable pour le succès du forum.
Le caractère international de cette conférence économique sur le Cameroun suffirait-il à justifier la mise à l’écart de certains opérateurs nationaux dont le poids des investissements impactent positivement l’amélioration du taux de croissance ? Assurément pas, au regard de l’invitation d’Arthur Zang ou de Paul Fokam Kemogne, des opérateurs nationaux invités à la rencontre. Si ce dernier, PDG d’Afriland First Bank, est incontestablement le leader national dans la promotion et la vente des produits bancaires, ils sont nombreux comme lui qui excellent dans leurs domaines d’activités, avec pour résultat de tirer la croissance économique vers le haut, mais qui n’ont pas eu le privilège de prendre part au forum de Yaoundé.
Pourtant, l’ont reconnu de nombreux intervenants à la tribune du Palais des Congrès, c’est le secteur privé national qui porte la croissance et impulse le développement, certains mettant un point d’honneur sur la promotion des Petites et Moyennes entreprises qu’il faudra sortir du carcan de l’informel. De la Chine au Brésil en passant par la Corée du Nord ou le Pakistan, aucun pays émergé ou dit émergeant ne s’est développé grâce aux investissements étrangers, affirment certains analystes économiques. Interrogé sur la non invitation des investisseurs nationaux de poids à ce forum, un responsable du ministère de l’Economie croit savoir qu’il existe un cadre similaire d’échanges à l’échelle nationale. Tout le monde le sait, le Cameroon business Forum est un cadre d’échanges indirect à travers le patronat regroupé au sein des corporations, qui n’impliquent pas directement les opérateurs économiques concernés.
Or le « be to be » organisé au 2è jour du forum aurait permis à certains opérateurs nationaux catalyseurs de croissance, de négocier et de signer directement des joint-ventures avec les investisseurs étrangers présents au forum, font remarquer certains analystes. Parmi ces propulseurs de développement dont l’absence au forum de Yaoundé était notoire, la rédaction du journal Sans Détour a répertorié quelques-uns de façon non exhaustive.
Dieudonné Bougné et le groupe Bocom
Le Groupe Bocom est le fleuron industriel d’avenir du Cameroun, de l’avis de bon nombre d’observateurs, au regard de la diversification de ses activités dans des domaines porteurs de croissance. Bocom Recycling, à l’origine consacrée au recyclage industriel des déchets, avec pour base à Bonabéri à Douala, a connu une expansion remarquable en moins de 15 ans. Aujourd’hui, le groupe Bocom, c’est aussi la transformation métallurgique au cœur du quartier Akwa à Douala, grâce à sa filière Bocom Industry.
Le groupe compte également un compartiment international avec des prestations dans les pays étrangers, notamment au Congo Brazzaville, en Guinée Equatoriale et au Tchad. Mais sa vitrine reste Bocom Petroleum, spécialisé dans la distribution des produits pétroliers, domaine dans lequel il s’est affirmé comme l’un des leaders locaux depuis la mutation juridique de 1998 qui ouvre désormais l’activité aux opérateurs nationaux. Malgré ce dominium de l’espace économique national, le groupe Bocom ne cesse d’étendre ses activités. Il vient de se lancer dans la transformation industrielle du fer à travers le complexe métallurgique industriel de Nfifinda, la Csmc-la Cameroon Steel Manufacturing Compagny, à une quarantaine de Kilomètres de la ville de Kribi, avec en ligne de mire la transformation de 164,9 milliards de tonnes de fer pendant 50 ans, provenant des gisements d’Akom 2, de Bipindi et de Loukoundje,ce qui représente 10 % du potentiel du minerai de fer de la région.
En même temps, la Csmc ambitionne de produire 500 000 tonnes de fer à béton et en tôles noires planes par an, avec cerise sur le gâteau, 3 000 emplois à générer dans les 5 années à venir. En tout, ce sont plus de 5 000 camerounais que le groupe Bocom à travers ses différentes filiales emploie, avec en prime des dizaines de milliards de FCFA d’impôts directs payés à l’Etat, donnant ainsi plus de visibilité à l’ambition du pays de devenir émergent. On le cite également parmi les pionniers nationaux dans l’exploration minière, autant de performances dont certains investisseurs étrangers n’en sont pas capables.
Baba Dampoulo
Ce n’est pas à tort s’il figure parmi les camerounais les plus riches, ses richesses reflétant le niveau de ses investissements. Si on lui reconnait des investissements colossaux dans le domaine de l’immobilier, c’est davantage dans l’agro-industrie qu’el Hadj Baba Dampoulo a écrit ses lettres de noblesse. C’est en effet lui, à travers la Cameroon Tea Estate, qui avait repris la filière thé de la Cdc- la Cameroon Developement corporation, dans les années 2 000. Ses vastes plantations s’étendent du sudouest au Nord-ouest, employant plus de 3 000 camerounais. Autant dire de substantiels impôts et taxes versés à l’Etat chaque année au service de son économie.
L’opérateur économique vient également de se lancer dans un secteur de la dernière génération, la Communication, avec la prise des capitaux importants dans la société Nextel ou Viettel, en partenariat avec des opérateurs du Vietnam. Une autre activité qui lui permet d’être proactif dans l’activité économique, à travers la production des richesses et l’emploi des jeunes.
Francis Nana Djomou
L’évocation de son nom ne dit pas grand-chose au commun des camerounais, du fait de l’humilité et de la forte discrétion qui le caractérisent. Pourtant, ses entreprises de cosmétique en font l’un des capitaines de l’industrialisation dans le landerneau camerounais. Certaines sources créditent son business de près de 150 milliards de chiffres d’affaires (en 2014), faisant de Bio Pharma le leader incontesté du cosmétique sur le marché camerounais aujourd’hui, avec une trentaine de marques et plus de 80 références. Mieux, Bio Pharma a étendu son espace marchand, exportant ses produits auprès d’une vingtaine de pays africains, affirmant du même coup le label Cameroun auprès de ces Etats. Un palmarès qui permet d’écrire le nom de cet industriel, à qui on prête des intentions d’extension dans l’agro-industrie, parmi les success stories du Cameroun.
Sylvestre Ngouchingué
Congelcam, dont il est le promoteur fait incontestablement partie des structures nationales canalisatrices de croissance et d’emplois. A travers une implantation fulgurante à travers le pays, il s’affirme comme le leader dans la commercialisation des produits halieutiques. Certaines statistiques le créditent de plus de 75 % des parts du marché de poissons frais et de ses dérivés, confortant son leadership à travers le pays, avec des ambitions dans les pays de la sous-région. La vision managériale de Sylvestre Ngouchigué l’a amené à construire des bâtisses adaptées à la conservation des produits vendus, contribuant ainsi à l’aménagement urbain des villes, voire des villages où son entreprise est implantée.
Mais Congelcam, c’est surtout un vivier important d’emplois, estimés à des dizaines de millions à travers le triangle national. Autant le dire, une structure avant-gardiste dans l’émergence envisagée par le Cameroun à l’horizon 2035.
Félix Omgba
Avec son compère et compatriote Martial Ngassa, Félix Omgba fait partie de la nouvelle race des inventeurs camerounais, au même titre qu’Arthur Zang. Sa trouvaille, Good Days Africa, une entreprise spécialisée dans la distribution de l’éclairage domestique et de faible consommation. Solution alternative aux énergies hydro électrique et hydraulique, Good Days Africa constitue une force de proposition de consommation aux particuliers, aux entreprises et aux institutions étatiques, avec des solutions innovantes qui permettent aux clients de bénéficier d’un environnement lumineux maîtrisé, d’une réduction des dépenses énergétiques et des financements adaptés.
Ses faits d’armes se comptent au Sénat sénégalais, au ministère de la Santé publique du Cameroun, à la Standard Chartered bank, et plus généralement en Côte d’Ivoire, en Guinée Equatoriale, au Bénin, aux Etats Unis et au Japon. Dirigée par les deux jeunes cadres camerounais suscités, Good Days Africa ne demande que des financements pour étendre ses activités, particulièrement dans un pays où la crise énergétique freine considérablement le développement, ce qui serait une aubaine pour l’émergence du pays. Autant d’acteurs et bien d’autres, qui ne demandent qu’à être encadrés et considérés pour propulser le Cameroun vers l’émergence.
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