Secteur de l’électricité : Eneo réalise 2,28 milliards F Cfa de bénéfices
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Malgré la persistance de certains défis, le concessionnaire de la production et de la distribution d’énergie électrique au Cameroun, a réalisé un résultat net de 2,28 milliards de F Cfa pour l’exercice budgétaire écoulé.

C’EST UNE VÉRITABLE prouesse qu’à réussie Eneo, tant il est vrai qu’un an auparavant Aes Corporation auquel il a succédé avait plutôt réalisé une perte de 405 millions de F Cfa. Pour y parvenir toutefois, Eneo aura bénéficié de l’accroissement substantiel de la demande de l’ordre de 7,5%, d’un renchérissement substantiel du prix du kilowatt mais également d’une hausse de la compensation tarifaire du gouvernement. Pour ce dernier motif, elle a réalisé des recettes de l’ordre de 17,5 milliards de F Cfa, soit 6,4 milliards de F Cfa de plus, par rapport à l’exercice 2013.

Cependant, cette embellie cache mal les atermoiements observés dans la résorption du déficit énergétique, ce d’autant plus qu’Eneo, contrairement à Aes, ne contrôle pas la chaîne de production confiée pour l’essentiel à Edc. En dépit de cette réalité, il est évident qu’Eneo devra améliorer ses charges d’exploitation qui auront quelque peu grevé ses performances globales, tant il est vrai que durant ledit exercice budgétaire, celles- ci auront connu une hausse de 39 milliards de F Cfa. Aussi peut-on comprendre que le rapport y afférent ait relevé que «Les pertes représentent l’un des défis majeurs auxquels Eneo est confronté en termes de performance.

Les pertes se situent en 2014 à 30,88 %. A titre de rappel, 1 % de pertes représente 40 GWh, soit 3,9 milliards de F Cfa. Sur la base des études et analyses menées précédemment, on estime que les pertes commerciales se situeraient autour de 16 %, et les pertes techniques à 14,9 %».

Défis

Fort de ce qui précède, il devient évident qu’Eneo devra apporter plus d’équilibre dans sa trésorerie. Pour rappel, évaluant lesdites performances sous le prisme des charges et revenus de production, il ressort que l’excédent brut d’exploitation de 2014 a été de 25 milliards de F Cfa, en diminution de 13 milliards de F Cfa par rapport à l’exercice antérieur. Cette pression se fait ressentir sur l’excédent de la trésorerie d’exploitation qui s’est rétracté de près de 16 milliards de F Cfa entre 2013 et 2014, ce qui pourrait expliquer en partie une progression de l’exposition d’Eneo auprès des banques. En effet, les crédits de trésorerie obtenus auprès d’Uba et de Standard Bank, et les intérêts y associés ont atteint 13 milliards de F Cfa contre zéro en 2013. C’est à ce titre du reste que lors de l’assemblée générale du 13 mai 2015, les actionnaires de ladite entreprise ont marqué leur accord pour le gel de leurs dividendes.

Une option dictée par la volonté de ces derniers d’améliorer l’autonomie financière de l’entreprise. Aussi a-t-on constaté que lesdits fonds propres aient connu une augmentation de 3% pendant l’exercice 2014. Au demeurant, en publiant ces comptes, Eneo innove ainsi dans un secteur jusque là marqué par une opacité en la matière, même si cela se présente par ailleurs comme une réponse à une obligation y afférente édictée par son principal actionnaire Actis depuis 2014. Obligation qu’elle transpose en fait au Cameroun, tant il est constant que cela participe du respect d’une nouvelle disposition légale en Grande Bretagne.

Sur la base de cette contrainte, les opinions publiques des pays d’Afrique subsaharienne pourront avoir des informations sur les engagements des entreprises britanniques qui opèrent dans leurs pays. Une initiative destinée à améliorer la transparence et la gouvernance des investissements étrangers.

© Aurore Plus : Muna Dimbambe

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