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© Le Pays : Dabadi ZOUMBARA
- 14 Aug 2015 12:43:20
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BURUNDI :: SORTIE DU POUVOIR BURUNDAIS SUITE A L’AGRESSION DU CORRESPONDANT DE RFI : De la poudre aux yeux !
Dix jours après l’agression du correspondant de RFI et de l’Agence France-Presse à Bujumbura, le pouvoir burundais qui s’était emmuré dans un silence assourdissant, est sorti de sa réserve. Sur le compte tweeter de la Présidence, Pierre Nkurunziza condamne le passage à tabac d’Esdras Ndikumana et dit avoir instruit l’administrateur général des services de renseignements de déterminer d’urgence, les circonstances de ces actes d’un autre âge afin de sanctionner les auteurs, conformément à la loi.
Comme on le constate, il aura fallu que RFI et l’Agence France-Presse publient la lettre qu’elles avaient adressée à l’homme fort de Bujumbura, pour que ce dernier réagisse. S’il avait vraiment voulu faire la lumière sur l’agression du correspondant de RFI et de l’Agence France-Presse, il n’aurait pas mis autant de temps pour condamner cet acte. Cette réaction tardive du pouvoir burundais est, de toute évidence, motivée par la colère exprimée par RFI et l’Agence France-Presse. Le silence dont Nkurunziza avait fait montre ne surprend guère.
Les dictateurs n’aiment pas rendre compte de leurs mauvais actes. Ils ne savent pas non plus battre leur coulpe, si bien qu’ils exècrent le bruit autour.
Et pour ce cas précis, on n’a pas besoin d’être devin pour savoir qui est responsable de l’agression du journaliste Esdras Ndikumana. C’est bel et bien le pouvoir de Nkurunziza qui a passé à tabac le correspondant de FRI et de l’Agence France-Presse. D’autant que le porte-parole de la présidence, Willy Nyamitwe, avait été bel et bien là quand les sbires du régime empoignaient le correspondant pour le conduire là où ils lui ont fait passer des moments d’enfer. Si tout cela fait partie des moyens, la fin qui les justifie est que Nkurunziza veut embastiller tous ceux qui s’opposent à lui ou qui constituent pour lui, un blocage.
Nkurunziza est dans la logique de réduire tout le monde au silence
Lorsqu’un pouvoir violente des hommes politiques ou des activistes de la société civile, c’est déjà grave. Mais, c’est encore plus grave lorsqu’un régime s’en prend à des journalistes qui ne font que leur travail. A travers l’agression d’Esdras Ndikumana, on peut dire que la dictature de Nkurunziza franchit un autre palier. Certes, il n’est pas le seul journaliste à être victime de la férule humiliante et barbare de Nkurunziza qui, il faut bien le rappeler, aura fait saccager et incendier tous les médias burundais jugés critiques à son encontre. En tout cas, il n’aura épargné que la presse d’Etat qui, elle, est à sa solde.
En s’attaquant à la presse internationale, Nkurunziza sait qu’il ne risque pas grand-chose. Ne dit-on pas que quand un margouillat se coud un pantalon, c’est qu’il sait où mettre sa queue ? La communauté internationale a tellement fait preuve de lâcheté face à Nkurunziza, que ce dernier a un fort sentiment de sa toute puissance. Et c’est pourquoi d’ailleurs il se hâtait lentement de répondre à RFI et à l’Agence France-Presse. Cette attitude désinvolte de Nkurunziza est bien le témoignage de son mépris vis-à-vis de la France. Nkurunziza veut régler ses comptes avec la presse internationale. Certes, la présidence burundaise a réagi. Mais n’est-ce pas de la poudre aux yeux ? On le sait, le tout-puissant maître de Bujumbura n’a eu besoin que d’une petite semaine pour identifier et appréhender les présumés assassins de son bras droit, le général Adolphe Nshimirimana. Pourquoi dix jours après le passage à tabac d’Esdras Ndikumana, Nkurunziza en est-il toujours à l’étape de la condamnation et non à celle de l’identification formelle des auteurs qui, pourtant, sont bien connus du porte-parole de la Présidence ? Et que faut-il attendre d’une telle enquête ? En vérité, Nkurunziza est dans la logique de réduire tout le monde au silence. C’est mu par cette volonté qu’il est en passe, si ce n’est déjà fait, de transformer le Burundi en une prison à ciel ouvert et en un camp de tortures.
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