Agitation autour du prix des bières  : Et si le Mincommerce livrait le mauvais combat ?
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Alors que les prix des denrées de premières nécessités continuent de grimper, le ministère en charge du commerce au Cameroun semble s’agripper depuis quelques jours sur les prix des bières.

Un nouveau front de diversion ? Le prix des bières semble depuis plus une semaine déjà, un prétexte pour des descentes musclées des contrôleurs de prix du ministère du commerce. Les échos qui parviennent de toutes les régions du pays sont presque les mêmes. A savoir, des bars fermés ci et là. Le motif ici ou là-bas est également le même : hausse illicite de prix de ces boissons.

Pourtant un communiqué de Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du commerce, était venu le 31 décembre dernier, trancher sur la rumeur qui, à la faveur de l’augmentation des droits d’accise dans la loi des finances 2015, avait circulé, faisant état d’un impact de facto de l’augmentation cette taxe, dans la grille tarifaire du barman. Ceux qui avaient voulu tirer les marrons du feu, ont été rapidement inscrits dans la liste noire du ministère du commerce. Aussitôt, la chasse aux sorcières a été lancée.

Même si le combat est légitime, puisque faisant partie de la lutte contre la vie chère, inscrit en bonne place dans le cahier de charges de ce ministère, il y a tout de même lieu de s’interroger sur la détermination avec laquelle, elle est menée. D’autant plus qu’en termes de hiérarchisation par priorité des besoins du camerounais lambda, la bière est-elle en avant-plan ? Certainement parce qu’elle, constitue l’opium, la consolation d’un peuple désespéré, il s’avère visiblement nécessaire pour les autorités gouvernementales, de ne point laisser filer l’un de ces millions de disciples de Bacchus du fait d’une quelconque augmentation.  

En effet, difficilement, l’on a vu un tel acharnement lorsqu’il s’agit de traquer les commerçants véreux des produits de consommation courante (farine, savon, sel, sucre, huile…). En plus, pendant que les énergies étaient focalisées autour de la lutte pour le maintien du prix de la bière, surtout les 31 décembre 2014 et 1er janvier 2015, ces produits reconnus par les pouvoirs publics comme ceux de premières nécessités, et dont les prix sont homologués, ne cessaient de grimper à cause de forte demande.

Mais, il n’y avait personne pour le petit doigt. De même, abandonnés à leur triste sort, beaucoup de petits camerounais ne parviennent pas avoir une alimentation équilibrée à cause de la cherté des produits. L’on peut vivre sans risque sans boire des boissons alcoolisées. Mais peut-on le faire sans alimentation équilibrée ? Le combat idoine semble celui-là, permettre à tous les Camerounais de bien se nourrir, et à bon prix.

© La Nouvelle Expression : Vivien Tonfack

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