Cameroun, Insécurité:Les villages se vident dans l’Adamaoua
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Fuyant les prises d’otages, les populations de la Vina et du Mbéré quittent les villages pour les centres urbains plus sécurisés, selon eux.Depuis le début de l’année 2016, près de 1500 villageois des localités de Saltaka, Nyambaka, Idool, Likok, Ngaounang, Ouro-MalNana, Tello,Djilougou, Djalingo,Bakary-Bata, dans la Vina, et Dir, Djohong, Ngaoui, Gado,Borgom dans le Mbéré, quittent leurs villages pour le centre-ville de Ngaoundéré, Tignère et Meiganga.

Ils fuient les exactions des preneurs d’otages, coupeurs de route et des voleurs de bétail. Selon eux, la vie dans les bergeries et villages est devenue un calvaire. Ils ont décidé de se refugier chez des proches dans les centres urbains. 

A Ngaoundéré, c’est dans les quartiers Burkina, Bamyanga, Haut plateau, Jolie soir et Norvégiens qu’ils résident désormais. « Je suis arrivé lundi soir ici avec ma famille. Les coupeurs de route ne font que me harceler. C’est pour protéger les miens que je suis venu m’installer à Ngaoundéré, pour refaire ma vie ici » explique avec beaucoup d’émotion Bia Hamidou, un éleveur de l’arrondissement de Belel. Ses trois enfants, son épouse, sa mère et lui sont la cible des preneurs d’otages depuis camer.bele mois de décembre 2015 explique-t-il. Comme lui, des habitants des villages voisins de Tello Idool ont imigré en ville por échappés aux preneurs d’otages. Idem pour les habitants de la localité de Saltaka

Comme lui, des habitants des villages voisins de Tello Idool ont imigré en ville pour échappés aux preneurs d’otages. Idem pour les habitants de la localité de Saltaka dans l’arrondissement de Ngaoundéré 3eme, qui vivent depuis le lundi 4 janvier 2015 sur le qui-vive. Eux qui ont vu 08 membres de leur communauté enlevés par des preneurs d’otages la veille. « La peur est là et on ne sait vers qui se tourner. C’est mieux de venir vivre en ville, puisqu’ils ont promis de revenir chercher d’autres personnes», explique Alhadji Oumarou,un habitant de Saltaka.

Mercredi 6 janvier 2016, Kildadi Boukar, le gouverneur de la région de l’Adamaoua a organisé une réunion de crise avec les chefs traditionnels de 1er,2ème et 3ème degré de la région. Il était question pour lui d’avoir les avis des uns et des autres, mais surtout de les associer dans la lutte contre les prises d’otages, le vol de bétail et les coupeurs de route qui ont fait leur lit dans la région. Pour Kildadi Boukar, cette lutte doit être totale. Il demande aux chefs traditionnels d’aller prendre conseil auprès du lamido de Banyo qui a réussi à éradiquer le phénomène de coupeurs de route dans le département du Mayo-Banyo. Le commandant de la légion de gendarmerie de l’Adamaoua et le commandant de la 31ème brigade rapide infanterie motorisé (Brim) ont fait des exposés sur la situation sécuritaire dans l’Adamaoua. Ils se sont appesantis sur la grande criminalité et le rôle des comités de vigilance dans la lutte contre l’insécurité qui fait rage ici.

76 personnes enlevées en six mois

Le colonel Elias Toungué, commandant la légion de gendarmerie de l’Adamaoua, dans son exposé va donner des chiffres qui font froid au dos. « En 2015, nous avons enregistré officiellement 76 prises d’otages dans 06 arrondissements de la région entre les mois de juillet et décembre 2015. La Vina et le Mberé sont les plus touchés suivis du Djerem », a-t-il indiqué aux chefs traditionnels. Il accuse les groupes rebelles de la Rca qui font des incursions dans la région. « La dernière en date est celle manquée sur le poste de contrôle de la gendarmerie de Batoua-Godolé par des hommes armés. Ils ont été repoussés par nos éléments » affirme le colonel qui a conclu en affirmant que « ailleurs, ça a toujours commencé comme ça.

D’où la mobilisation totale contre les preneurs d’otages ». Sur le cas de l’arrondissement de Saltaka, il affirme qu’une demande de rançon de 30.000.000 F.Cfa a été réclamée par les ravisseurs pour la libération des 08 otages. Une équipe de la gendarmerie nationale conduite par le commandant de la compagnie de la Vina ratisse depuis lundi la localité et les villages environnants à la recherche des otages et de leurs ravisseurs. Comme le gouverneur de la région, le commandant de la légion et d’autres élites pensent qu’il s’agit d’une rébellion naissante qui opère et tâte le terrain avec les multiples prises d’otages. Ils sont rejoints par le lamido de Meiganga, qui accuse lui aussi les réfugiés centrafricains d’être la cause.

Les chefs traditionnels et les éleveurs présents dans la salle eux vont exiger la création des comités de vigilance et une franche collaboration entre les populations et les forces de maintien de l’ordre. « Il y a un laxisme de nos forces de maintien de l’ordre. Elles sont englués dans la corruption et le clientélisme. Les pauvres sont exposés et les riches protégés.

Aucune religion n’adoube l’insécurité. Non, il faut protéger les populations victimes des preneurs d’otages et d’autres voleurs», s’est insurgé un participant à cette réunion. Et de conclure que : « aujourd’hui, ce sont les populations du village.

Demain, c’est en ville qu’ils viendront ». Comme résolution, le gouveneur Kildadi Boukar va demander aux chefs traditionnels et éleveurs de l’Adamaoua de cesser de payer des rançons, de créer de comités de vigilance dans tous les villages et villes de la région et de dénoncer tout suspect.

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