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© AFRIKSURSEINE : Ecrivain et Romancier Calvin DJOUARI
- 28 Aug 2025 11:43:43
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CAMEROUN :: LYDOL A JETE LE MASQUE : DANS L’OMBRE DES TENUES QUI EVOQUENT UN RITUEL MYSTIQUE :: CAMEROON
Lydol s’impose désormais comme une figure qui dépasse la scène musicale pour se hisser dans un espace où l’art rejoint le sacré. Dans les images qui circulent sur sa page, elle apparaît entourée de silhouettes apparemment théâtrales, presque hiératiques. Il est clair qu’il s’agit de la sortie d’une cérémonie initiatique. L’atmosphère qui s’en dégage rappelle celle d’un rituel secret ou d’une consécration collective, où chaque geste et chaque costume revêt une valeur symbolique. Il s’agit d’un rite d’appartenance à une confrérie artistique, où la chanteuse se verrait entourée d’une garde d’honneur quasi spirituelle. Sous ce regard mystique, sa photo se lit, selon ses propres vœux, comme une mise en scène de l’initiation, presque une liturgie visuelle. Les corps se drapent de noir et de blanc, parés de gants en cascade, de coquillages répétés à l’infini et de banderoles où se lit le mot « fragile », comme un mantra qui dit à la fois la vulnérabilité de l’être et sa puissance cachée.
Tout concourt à créer l’impression de cette liturgie dont j’ai parlé plus haut. Ici, chaque élément vestimentaire devient relique, chaque posture invocation. Le cercle formé par les mannequins, certains debout tels des piliers, d’autres courbés presque en prosternation, résonne comme un temple improvisé. Les regards fixent l’objectif avec une intensité telle qu’ils semblent transformer le spectateur en intrus, témoin d’un rite secret qui ne lui était pas destiné. Les longs appendices noirs, cerclés de cauris blancs, évoquent à la fois les tentacules d’un être marin mythologique et les bras multiples d’une divinité protectrice. Dans l’imaginaire spirituel africain, le cauri est un instrument des voyants traditionnels : il n’est donc pas ici un simple ornement, mais un talisman, un appel à la prospérité, à la fertilité et à la puissance féminine. Ce cauri amplifie sa force vibratoire et crée une aura de protection invisible autour de l’artiste. Le noir profond du vêtement symbolise la matrice originelle, le mystère, l’invisible dont surgit toute création. Associé à la disposition tentaculaire, il suggère une énergie qui se déploie dans toutes les directions, comme une entité reliée à plusieurs mondes à la fois : terrestre, aquatique, spirituel.
Le maquillage, sombre et presque animal, transforme le visage en masque rituel. Elle apparaît alors comme un bélier, mais bien plus encore comme un dragon, et cela détache Lydol de son identité humaine pour l’élever au rang d’intermédiaire entre le visible et l’invisible. Ainsi, cet accoutrement n’est pas une simple excentricité esthétique : il s’apparente à une cérémonie portée sur le corps, une proclamation publique de son pouvoir mystique dans toutes les sphères où on l’attend. Lydol devient, par ce fait, une prêtresse du cercle, gardienne d’un sanctuaire symbolique où son art s’impose et où chacun se heurte au noir s’il cherche à l’atteindre. Par cette photo, elle capte l’énergie collective et l’élève dans une dimension où le spectateur est convié à une initiation silencieuse. Lorsqu’on observe de plus près ses costumes personnels, l’aura mystique se précise. Lydol revêt une véritable armure rituelle, dominée par le noir, couleur matrice qui symbolise le mystère et la profondeur.
De son corps jaillissent de longs appendices tentaculaires, cerclés de cauris blancs, qui renvoient autant aux bras multiples d’une divinité protectrice qu’à une créature mythologique surgie des profondeurs marines. Il faut rappeler que, dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest, le cauri incarne l’appel des esprits. Répété, multiplié, il amplifie sa charge vibratoire, érigeant autour de l’artiste une aura protectrice qui défie le regard profane. Lydol, par son audace, veut faire savoir qu’elle vivra malgré les tentatives contraires. Je peux déjà dire, en tant qu’écrivain, que c’est ici que s’inscrit l’art : non seulement comme représentation, mais aussi comme invocation. Elle se dresse comme une figure qui piétine le normal pour imposer l’anormal, convoquant le langage des symboles et rappelant que la scène, parfois, peut devenir sanctuaire. Lydol a jeté le masque : elle a confirmé ce que beaucoup redoutaient.
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