Maurice Kamto, menace pour le régime Biya : Ben Modo dénonce une dérive autoritaire inquiétante
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Dans une déclaration choc, Ben Modo tire la sonnette d’alarme sur l’état de la démocratie au Cameroun. Selon lui, la mise à l’écart de Maurice Kamto de la course présidentielle n’est ni fortuite, ni politique, mais bien le signe d’une panique généralisée au sommet de l’État. Le régime aurait compris que Kamto incarne aujourd’hui la seule figure capable de fédérer une opposition crédible et de provoquer l’alternance. L’empêcher de concourir serait une stratégie délibérée pour maintenir le statu quo.

Ben Modo
Disons les choses clairement : Maurice Kamto représente aujourd’hui la meilleure chance pour l’opposition de battre Paul Biya. Le régime le sait. Et c’est justement pour cette raison qu’il fait tout pour l’écarter de la course. Ce qu’on observe actuellement au Cameroun est grave. On assiste à une dérive inquiétante.

Il y a 30 ans, personne n’aurait imaginé que le régime de Yaoundé puisse empêcher John Fru Ndi de participer à une élection. Aujourd’hui, ils franchissent ce cap. Cela prouve une chose : ils ne sont pas sûrs d’eux. Et en agissant ainsi, ils désignent clairement leur adversaire numéro un. Le système a peur de Maurice Kamto.

Il y a même eu des actes de corruption assumés. Tout le monde sait que certaines personnes ont été achetées. Des audios circulent. Et malgré ça, rien ne bouge. Le peuple assiste à cela impuissant, et c’est profondément révoltant.

Un nouveau mandat pour Paul Biya ? Ce serait une catastrophe. Mais soyons lucides : ce ne serait pas vraiment un mandat pour lui. Tout le monde sait qu’il n’est plus en capacité de gouverner. Des images de drones existent, elles le montrent clairement. Par respect pour lui, je milite pour qu’elles ne soient pas publiées, mais elles existent. Garder Paul Biya à la tête du pays, c’est couvrir un coup d’État orchestré par son entourage.

En réalité, certains de ses collaborateurs veulent continuer à gouverner en son nom, derrière sa façade. J’ai personnellement écrit à plusieurs hauts responsables qui ont un accès direct au président. Je leur ai dit : « N’essayez pas ça. Vous allez le regretter. » L’un d’eux m’a répondu : « Calme-toi, on maîtrise la situation. Atanga Nji sait ce qu’il a à faire. Mbarge Nguele et le ministre de la Défense aussi. » Mais ce genre de réponses est inadmissible. Ils croient qu’en maltraitant le peuple, celui-ci va rester docile. Eh bien non.

Cela fait 43 ans que ces gens gouvernent comme bon leur semble. Ils savent qu’ils n’ont plus la légitimité du peuple. Et pourtant, ils s’accrochent au pouvoir, prêts à plonger le pays dans le chaos. Mais je le dis ici : cela ne se passera pas.

Cette fois, les choses seront différentes. Nous allons lancer une pétition nationale. Le peuple doit s’inscrire massivement. Il faut que le monde entier voie que les Camerounais refusent ce coup d’État déguisé en élection. Posséder les armes ne donne pas le droit de maltraiter son peuple. Il faut que ça cesse.

Le peuple a un rôle à jouer. Nous ne disons pas de vous exposer inutilement, mais soyez vigilants, filmez, documentez les fraudes, identifiez ceux qui les commettent. Transmettez-nous les preuves. Nous allons les rendre publiques.

Par ailleurs, une partie de l’opposition se trompe d’adversaire. L’adversaire, c’est le régime Biya. Critiquer Maurice Kamto, c’est une erreur stratégique. Certains disent qu’il « mérite » d’avoir été évincé. C’est absurde. Kamto est la meilleure chance de l’opposition. Le régime le sait. C’est pourquoi il fait tout pour semer la zizanie dans ses rangs. Certains se réjouissent de sa mise à l’écart comme si c’était un gain. Non, c’est une perte pour tout le monde.

Ce que le peuple doit comprendre, c’est que l’opposition, unie autour de Kamto, aurait une victoire facile. Mais en face, ils ont bien compris ça aussi. Alors ils essaient d’éliminer Kamto, pensant avoir ainsi gagné. Je leur dis : pensez encore. Vous ignorez ce qui vous attend.

Jean Bruno Tagne
Parlons de vos affaires. On sait que vous avez eu des différends avec l’État, notamment sur les marchés de la CAN. Est-ce aujourd’hui réglé ?

Ben Modo
Non. Nous avons encore des problèmes. Certains travaux réalisés n’ont même pas été officiellement réceptionnés. On fait le travail, mais les responsables refusent de venir constater, à moins qu’on les corrompe. Il y a aussi des instructions politiques qui bloquent tout. Mais franchement, ce n’est plus ma priorité.

Ma priorité aujourd’hui, c’est que le 12 octobre prochain, Paul Biya ne soit plus président. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que le peuple soit enfin libéré.

Voter pour Biya, c’est valider le coup d’État en cours. Le peuple camerounais doit se lever et l’empêcher. Ceux qui veulent maintenir le Cameroun dans le noir doivent échouer.

La seule façon de battre ce régime, c’est dans les urnes. Nous, nous allons veiller à ce qu’ils ne gagnent pas hors des urnes, mais le peuple doit faire sa part dans les urnes. Il ne s’agit ni d’une question ethnique ni partisane. Il s’agit d’un gang qui organise un coup d’État en plein jour sous couvert d’élections.

Et si on laisse faire, le Cameroun sombrera davantage dans l’austérité.

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