Dans le contexte tendu qui entoure la présidentielle camerounaise de 2025, la voix d’Aristide Mono résonne avec une intensité particulière. Dans une lettre ouverte adressée à Dieudonné Yebga, figure controversée au cœur d’une polémique sur l’investiture présidentielle, Mono invite celui qu’il appelle « mon père » à se désister publiquement. Une démarche marquée par un ton solennel, où la politique se mêle à l’intime, à l’histoire et à l’honneur.

Aristide Mono estime que Dieudonné Yebga est désormais prisonnier d’un système qui l’a instrumentalisé. Selon lui, Yebga serait devenu malgré lui le bras d’un projet visant à nuire à la candidature de Maurice Kamto, désigné comme porteur de l’alternance par une partie importante de la jeunesse militante. L'accusation porte sur une manipulation politique, orchestrée par des acteurs de l’ombre qui utiliseraient le prétexte d’une « pluralité d’investiture », un motif juridiquement inexistant selon plusieurs juristes.

Mono rappelle que cette affaire n’est pas seulement une question de droit, mais surtout une question de dignité humaine et de fidélité à l’histoire. Il implore Yebga de ne pas entrer dans les livres comme un pion d’un régime en fin de cycle, mais comme un homme libre, qui aurait fait le bon choix au bon moment. À travers une posture presque filiale, il l’encourage à redevenir maître de son destin, face à ce qu’il nomme une « entreprise mafieuse ».

L’auteur insiste sur le fait que Yebga aurait encore le choix de renverser l’image publique d’un « traître national » pour celle d’un « héros national », en se désistant devant le Conseil constitutionnel. Ce geste, selon lui, serait salué par le peuple du changement et ouvrirait la voie à une possible réhabilitation morale et politique.

Dans cette tribune aux accents dramatiques, Aristide Mono appelle à l’éveil des consciences, mais aussi à la protection collective de ceux qui décideraient de rompre avec la peur. Il propose même un engagement de solidarité populaire pour garantir la sécurité de Yebga en cas de rupture avec ses commanditaires.

Au fond, ce texte s’inscrit dans la construction d’un récit national où la justice électorale, le sens du sacrifice et la mémoire collective pourraient peser plus lourd que des intérêts immédiats. Mono fait ainsi appel à un héritage éthique qui, selon lui, dépasse les calculs politiques.

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