Appel à la démonstration,tolérance,pardon, discernement, comme condition de réussite du dialogue
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LE CAS EXEMPLAIRE DE DEUX AFFAIRES A EBOLOWA ET A BAFOUSSAM...Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Coordonnateur du Dialogue National

Nous sommes heureux, de vous réitérer nos encouragements, pour le processus d’exploration de toutes les voies et contions possibles de dialogue, dans lequel vous êtes actuellement engagé, sur les hautes instructions du président de la République. Nous avons fait connaître publiquement et de la manière la plus solennelle, notre soutien sans réserves ni conditions à cette initiative salutaire. Nous l’avons dit, souligné et répété : Il n’y a pas une autre alternative pacifique que le dialogue, et nous sommes, individuellement et collectivement, condamnés à travailler dans le cadre de cette initiative, et dans le cadre des institutions actuelles, sous réserve de toute évolution consensuelle.

Monsieur le Premier Ministre,

Nous prenons avantage de notre posture sans équivoque ainsi exprimée, pour éveiller votre attention sur deux affaires d’actualité, qui impactent fortement notre vivre ensemble, et révèlent un malaise profond. Il est par ailleurs incontestable, que ces affaires mettent en exergue, à la fois une rupture des convivialités, et la permanence d’un climat de suspicion, de délation, d’intolérance voire de haine qui a empoisonné les enfants, pour ensuite entaché l’indépendance puis la sérénité du cadre éducatif.

Bafoussam, c’est un militaire et parent d’élève qui, s’appuyant sur une dénonciation inappropriée de son enfant, s’en va agresser violemment des enseignantes dans l’enceinte de l’école, dans la salle de classe, et presque sans retenue.

Ebolowa, c’est un enseignant, encore dénoncé par un élève, qui est placé en détention administrative comme au bon vieux temps de la répression aveugle, par un Sous-Préfet qui pouvait mieux faire.

Nous notons le caractère inapproprié, des réactions officielles dans les deux cas, traduisant le malaise, la perte de confiance, les ruptures et les fractures qui nous ont conduit à la grave crise multidimensionnelle que vit notre pays, crise au-delà des préoccupations sécessionnistes des deux régions anglophones, et crise au-delà des terrorismes au nord et à l’Est.

Monsieur le Premier ministre,

A Bafoussam, fallait-il conduire l’écolier devant la maîtresse victime de son barbare de père ? Fallait-il exclure l’enfant aussi vertement et aussi brutalement de l’école ? N’y avait-il pas vraiment une autre solution ? L’enfant n’est-il pas le produit de tout ce que notre société a produit aujourd’hui, entraînant la perte complète des valeurs, au point de fragiliser l’autorité des encadreurs enseignants ?

A Ebolowa, comment comprendre la détention administrative depuis bientôt deux semaines de l’enseignant ? Pourquoi avoir choisi de donner de la publicité à cette affaire qui ne méritait pas un grand cinéma national ? Qui a décidé d’une aussi brutale et radicale expansion de cette affaire et pourquoi ? Les autorités de la ville ne pouvaient-t-il pas se limiter à une convocation de l’enseignant, pour des réprimandes verbales et un rappel à l’ordre ? Des mécanismes disciplinaires de toute nature, n’existent-ils pas au ministère des enseignements secondaires, et mieux dans les textes régissant la fonction publique ?

Si dans le cas de l’affaire de Bafoussam, la médiatisation avait un intérêt quelconque, à Ebolowa par contre le sens de la responsabilité, de la conscience pointue des débordements tribaux, et par ailleurs l’évitement des extravagances purement carriéristes, auraient dû guider la réaction de l’autorité administrative informée. La détention administrative renvoi à des souvenirs trop douloureux.

En plaçant l’enseignant dans une position de prisonnier d’exception, nous avons manqué le nécessaire discernement qui devrait nous éviter de donner du grain à moudre, aux mauvais politiciens en quête de champ de bataille et de sujet de polémique. Nous ne pouvons pas inculquer aux enfants, la culture de de la délation, la latitude d’incriminer leurs encadreurs à l’école et de les couvrir de soupçons, sans ruiner ce qui reste du métier d’enseignant et de la relation tutélaire entre le maître et l’élève.

IL devrait être clair, et nous sommes sans concession sur le sujet, qu’un enseignant ne devrait pas utiliser ses leçons, pour véhiculer, vanter ou promouvoir ses doctrines et idéologies politiques, et bien plus, attenter à la crédibilité des institutions, tout en mettant en exergue ses personnalité de préférence. Mais, en retour, nous sommes effrayés à l’idée, de voir des élèves se muer en agents de renseignement, en commissaires politiques et en pourfendeurs de leurs encadreurs. De tous les côtés, un grave danger et des dérapages potentiels nous guettent. Le mal est profond, et le malaise constant

C’est pourquoi, Monsieur le Premier ministre, nous vous recommandons dans l’urgence, de prendre en mains ces deux cas témoins, d’édicter des instructions salutaires, et de conseiller la sérénité. La garde à vue administrative de l’enseignant nous paraît génératrice d’implications lourdes de significations. Commençons à donner une réelle chance au dialogue et au vivre ensemble, au-delà des messes suprêmes des élites, et des incantations bruyantes de hauts fonctionnaires juste carriéristes, dont la plupart, se situent loin, trop loin de l’humilité et de la volonté de paix d Chef de l’Etat.

Notre parti en appelle ouvertement à votre sagesse et à votre courage, parce que nous sommes et nous nous volons vrais, artisans du dialogue, artisans de la réconciliation, artisans de la paix et porteurs des espoirs les plus sains d’une nation camerounaise prospère et unie dans sa diversité.

C’est ici et maintenant ou jamais

Bonne chance Monsieur le Premier Ministre

Avec notre haute et fraternelle considération

J.C. SHANDA TONME

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