Condamnation de Ayuk Tabe & Cie : Passe d’armes entre Grégoire Owona et Joshua Osih
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Un clash verbal oppose les deux personnalités politiques suite à la sentence rendue mardi dernier à l’encontre des leaders sécessionnistes.

« La justice à mon humble avis a fait son travail, rien que son travail », estime le secrétaire général adjoint du Comité central (Sga/Cc) du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Grégoire Owona, dans un post relayé sur les réseaux sociaux et adressé à Jean-Jacques Ekindi du Mouvement progressiste (Mp), Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF), et l’archevêque émérite de Douala, Christian Tumi. Celui qui est par ailleurs ministre du Travail et de la sécurité sociale (Mintss) dit avoir noté « avec une grande déception », l’analyse faite par ces derniers, du verdict de la justice relatif « au procès de ceux qui ont pris les armes contre le Cameroun, [notre] patrie, et qui nous font compter déjà de nombreux morts, de nombreux déplacés, des hôpitaux brûlés, des écoles incendiées, etc. », peut-on lire.

Le Sga/Cc du Rdpc va plus loin : « Dans les positions de leaders politiques ou religieux que vous occupez, comment n’arrivez- vous pas à prendre le recul nécessaire pour éviter de parler de façon excessive et violente de ‘verdict ridicule’, de ‘simulacre de justice’, de ‘grosse farce’… et autres excès pour embraser davantage ! », demande-t-il aux destinataires cités supra, non sans indiquer que « […] les voies de recours sont ouvertes et nombreuses. Le pardon existe certes, mais on doit le demander ». Et de s’interroger à propos : « Le chef de l’Etat ne l’a-t-il pas conseillé à ses compatriotes d’une façon générale ? […] Peut-on demander de tout oublier à ce stade ? Ou de libérer avec tant de preuves réunies ? Après tant de violences ? ».

Pour finir, Grégoire Owona soutient que « nous avons besoin de douceur, de calme et de sérénité pour construire la paix et entrer définitivement dans ce dialogue que nous implorons tous, avec une rentrée des classes sereine en septembre pour la jeunesse de [notre] pays et la paix des coeurs pour tous ! ». Cette sortie du Sga/Cc du Rdpc a suscité la réaction d’un des destinataires. Dans sa réponse, le 1er vice-président du SDF, Joshua Osih, « persiste et signe qu’il s’est agi d’un simulacre de justice. Oui, il s’est agi d’une grosse farce […] Quand sur la forme, un procès ne respecte pas les canons ou principes établis de la légalité et de la juridicité, tout le reste est faux, faussé et nul ».

Désastre humanitaire

Dans son post également relayé sur les réseaux sociaux, il pense que Grégoire Owona, qui devrait plutôt s’adresser au président de la République, Paul Biya, s’est trompé de destinataire. Le portail des camerounais de Belgique. « Il est connu de tous, sauf pour les esprits potentiellement irrationnels, que le véritable responsable de l’enlisement de cette crise est [votre] ‘créateur’, M. Paul Biya. Et c’est à lui seul que vous auriez dû vous adresser. Pas à quelqu’un d’autre. Il est constant que s’il était descendu de son piédestal et avait anticipé sur cette crise, nous n’en serions pas là. Le bilan effroyable enregistré jusqu’ici et qui est connu de tous fait partie de sa gestion catastrophique à la tête de l’Etat […] Retenez simplement une chose et transmettez-le à celui qui aurait dû être le véritable destinataire de [votre] pamphlet : on n’éteint pas le feu avec du feu quand de surcroît on est le pyromane en chef. M. Paul Biya portera sur sa conscience le bilan catastrophique de cette crise dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et la mémoire collective le tiendra pour principal responsable de ce désastre humanitaire, social et économique devant l’Histoire de [notre] cher pays », développe-t-il.

Pour lui, la sentence rendue à l’encontre du leader de l’« Ambazonie », Sisiku Julius Ayuk Tabe et les autres séparatistes, n’est pas la justice de la République du Cameroun. « Oui, ‘[votre]’ justice a fait ‘[votre]’ travail sur la base d’une feuille de route contenue dans [votre] agenda caché relativement à cette crise anglophone. Celui d’acter une partie de [votre] agenda caché qui consiste, entre autres, à perpétuer à tout prix et à tous les prix, la discrimination dont font l’objet nos compatriotes anglophones », déclare le 1er vice-président du « parti de la balance ».

Joshua Osih, qui condamne « la sécession, […] la violence, […] la guerre et […] surtout l’absence de justice qui nourrit la sécession, la violence et la guerre » ; ne manque pas de proposer au « parti du flambeau ardent », représenté par Grégoire Owona, « l’offre de [nos] bons offices sans contrepartie, maintes fois proposée à [votre] hiérarchie et restée lettre morte ». Et de conclure : « Plutôt que d’être déçu par des positions républicaines, il serait bien évidemment temps de s’attrister aussi du sort de [nos] compatriotes survivants dans les deux régions anglophones ».

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