Sénateur Samuel Wembe: « Le départ de Clarence Seedorf n’est pas une initiative de la Fécafoot »
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CAMEROUN :: Sénateur Samuel Wembe: « Le départ de Clarence Seedorf n’est pas une initiative de la Fécafoot » :: CAMEROON

C’est connu de tous ! Il délie sa langue quand il le faut. Homme politique ! Récompensé pour ses états de service par, le Président de la République, Paul Biya. Nommé sénateur suppléant du Président du Sénat, Niat Njifenji Marcel. Dirigeant de sport ! Membre du comité exécutif de la Fédération camerounaise de Football (Fécafoot). Représentant de la Fécafoot lors du congrès de la Panthère sportive du Ndé, le 10 août 2019 à Bangangté. Dans une interview accordée à Camer.be, l’Hon. Samuel Wembe se lâche, confirme ce que l’on dit de lui. Il revisite ses souvenirs de 29 ans à la Fécafoot.

Hon. Sénateur Samuel Wembe, au-delà de ce que l’on sait de vous ?

Mon parcours académique est couronné d’un Bacc plus 8. Formé à l’Ecole navale d’Enseignement supérieur de Havre (France). Cinq ans de théorie et 3 ans de pratique. J’ai parcouru toutes les mers du monde. Ingénieur de conception navale. Membre de l’Assemblée générale du Port autonome de Kribi. Expert européen en transport maritime et fluvial de Marseille. Expert onusien en transport CNUCED de Genève. J’ai choisi m’impliquer dans le sport comme dans la politique. Les deux me collent comme un gant aux doigts. Dans l’un ou dans l’autre cas, quand j’ai choisis mon camp, j’y reste et garde mes convictions. Toujours droit dans mes bottes.

Comment votre attrait de dirigeant de football s’est-il opéré ?

J’ai commencé par le Racing football club de Bafoussam. D’abord comme membre du comité directeur et ensuite comme président général du club en fin 1988. Ce qui a valu mon entrée au comité exécutif de la Fécafoot en 1990. J’y suis jusqu’à présent et sans interruption. Le foot est devenu ma passion après mon boulot.

De 1990 en 2019, vous avez connu plusieurs présidents de la Fécafoot. Comment analysez-vous les différences dans la gestion de ces dirigeants ?

La gestion du football camerounais au niveau de la Fécafoot n’a jamais été un fleuve tranquille. Je crois avoir assisté à plus de 15 tentatives de renversement par des moyens immoraux. C’est toujours un peu de l’amateurisme. L’instance faitière est composée des gens qui viennent de tout bord. Dans ce contexte, il est impossible de faire l’unanimité. On peut dire sans risque de se tromper que pendant la présidence d’Iya Mohamed (Ndlr), c’était passable. Après lui, c’est toujours tumultueux. Pourquoi ? Parce que les dirigeants ne respectent pas les textes adoptés par nous-mêmes. Le problème majeur c’est que le foot est dirigé à la fois par la Fécafoot et le ministère des Spots et de l’Education Physique (Minsep). Chaque institution veut contrôler le leadership de la gestion. La Fédération internationale de Footbal Association (Fifa) ne connait que la Fécafoot. Mais la Fécafoot a les mains liées parce que c’est le gouvernement à travers le Minsep qui la finance. Nonobstant cela, le Minsep ne peut pas aller loin, sans que la Fifa ne parle d’ingérence. Dans cette dualité, il est impossible d’avoir l’accalmie. Il y aura la paix quand la Fécafoot sera capable de s’autofinancer. Le dernier exemple en date : c’est le Minsep qui prend sur elle de demander le départ des coachs Seedorf et Kluivert. L’initiative n’émane pas de la Fécafoot. La Fécafoot n’est pas indépendante. Le Ministre ne peut pas prendre l’argent et donner à la Fécafoot sans avoir un droit de regard dans la gestion. Puisqu’il a des comptes à rendre au Chef du Gouvernement.

Est-ce un fleuve tranquille pour le comité exécutif qui risque d’être débouté, du fait d’une plainte de l’association des clubs amateurs menée par Abdouramane Baba, au lendemain de votre élection en décembre 2018. L’affaire étant pendante dans les juridictions?

Nous sommes tranquilles. Parce que cette assemblée a été reconnue par la Fifa. Après tout, les règles du foot sont régies par la Fifa. Les élections dont vous faites allusion sont coprésidées aussi bien par la Fifa que par la Confédération africaine de Football (Caf). Les deux instances ont validé les résultats. Qui peut encore les annuler ?

Est-ce que la Fifa ne s’est-elle pas trompée ?

A supposer qu’elle se soit trompée et que le Tribunal arbitral de Football (Tas) s’y prononce par une décision. Qui exécute si ce n’est la Caf ? Et même si la décision doit être exécutée au niveau national, elle sera à la charge du procureur. Le magistrat prendra la peine de bien regarder les contours avant exécution. Il doit éviter que sa décision ne fasse des soulèvements. Par exemple, l’Etat n’acceptera jamais que quelqu’un touche aux Lions indomptables. La Fécafoot est plus sereine.

Vous dites être sereins alors que la construction de 5 stades de football entamée en 2015, sous fonds propres dans 5 villes camerounaises est aux arrêts et sans précisions sur ce qui constitue les goulots d’étranglements ?

A cette époque, le comité exécutif vote un budget y afférant. L’argent est mis à la disposition du président de la Fécafoot (dirigé par Tombi A Roko Sidiki, Ndlr). Au cours de l’exécution des travaux, le président de la Fécafoot a résilié le contrat de l’entreprise adjudicataire (Prime Protomac Ndlr). Le président prend sur lui de dire qu’il va passer en régie. Quand l’administration est passée sous normalisation, l’équipe de Me Dieudonné Happi a commis un audit sur le mode de gestion de cet argent. Le rapport de l’audit démontre que cet exécutif a détourné de 900 millions Fcfa. Cette enveloppe devait servir pour la finition de ces stades. La copie de l’audit est transmise à la commission d’éthique qui a frappé le président de l’époque (suspendu de toute gestion de football au Cameroun). D’autres têtes vont tomber. La liste ne fait que se rallonger. Le nouvel exécutif a décidé de transmettre le dossier de finition des 5 stades à la Fifa, y a joint le projet de construction du siège aussi bloqué. La fifa a donné son accord de principe.

Balbutiement sur la reprise du championnat, plus de joueurs camerounais dans de grands clubs au monde, la Fécafoot et la Lfpc ne vivent pas en bon ménage. Dans cette situation, peut-on dire que le football se couche au Cameroun ?

Ce n’est pas l’apanage du Cameroun uniquement. Dans tous les pays africains, il y a de l’agitation autour de la gestion des fédérations nationales. La Ligue de Football professionnel du Cameroun (Lfpc) est un démembrement de la Fécafoot. C’est elle qui donne l’agrément à la ligue, donc peut la retirer à tout moment quand besoin se fait ressentir. Tous les textes appliqués par la Fécafoot sont édictés par la maison-mère (Fifa). A présent, nous ne pouvons pas dire que la Fécafoot et la Lfpc ont des problèmes. Concernant les contrats des joueurs, il est clair que dans le sillage de l’organisation de la Can 2021, le Cameroun est en train de se doter de très grands stades de football. Nos joueurs n’auront plus à envier les autres pays dans ce domaine. Des talents vont émerger. Ils vont signer de gros contrats. Nous avons de la matière.

Sous quel signe placez-vous la nouvelle saison de football qui démarre bientôt.

Nous la plaçons sous le signe de la sérénité retrouvée. Le nouvel exécutif de la Fécafoot est à pied d’œuvre. Il a la confiance de presque tous les dirigeants de clubs. Il est difficile de faire le 100%.

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