Paul Biya à Genève : Le clash des réactions
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Des passes d’armes verbales opposent députés Rdpc et SDF sur le séjour tumultueux du chef de l’Etat en Suisse.

« Face à ces dérives révulsives et répétées, nous, députés à l’Assemblée nationale, ressortissants de la région du Sud : […] Condamnons fermement les dérives constatées et relevées […] qui n’honorent ni le Cameroun, ni les regroupements engagés dans ces opérations ; Disons que nul n’a le monopole de la violence tant sur la place internationale qu’à l’intérieur des frontières nationales ; Exhortons les ressortissants de la région dont se réclament les principaux agitateurs, à se désolidariser davantage de ceux-ci comme ils ont d’ailleurs commencé à le faire pour que la haine ne se diffuse à travers tout le pays et ne le gangrène ».

Telle est la quintessence de la réaction des députés ressortissants de la région du Sud à l’Assemblée nationale. Laquelle est contenue dans une déclaration de quatre pages, signée le 04 juillet dernier, et relative aux manifestations tenues les 25 et 29 juin 2019 par la branche suisse de la « Brigade anti-sardinards » (Bas), qui a juré de traquer le chef de l’Etat, Paul Biya, et de nuire son séjour genevois. Le portail des camerounais de Belgique. Signataires de ladite déclaration, les députés Bonaventure Mvondo Assam, Jean Jacques Noël Zam, Pauline Ndoumou, Emmanuel Mbiam, Céline Mendoua, Théodore Mbe Assae Mendomo, Martine Nlang, Marie Thérèse Essame, Zitha Biloa Tsilla et Prosper Monessel, du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir ; notent que depuis un certain temps, le Cameroun fait face à un activisme et une fébrilité rocambolesques « alimentés par des comportements barbares et surannés, faits de menaces ouvertes, d’invectives et d’insultes infamantes en direction du président de la République, de sa digne épouse et de leur famille ».

« Ces agissements moyenâgeux, ajoutent-ils, sont le fait de groupuscules disséminés à travers certains pays et se réclamant d’une certaine diaspora ». Citant nommément la Bas, « le Collectif des 10 » fait savoir qu’elle s’est « offerte éhonteusement en spectacle sur la place genevoise […]. Le résultat est celui connu et attendu : débauche d’énergie inutile mais surtout, dévoilement d’un projet tribal de prise de pouvoir par des méthodes non démocratiques et démonstration aux yeux du monde, de comportements dignes d’un zoo agité, etc. ».

Une réaction qui n’est pas restée sans riposte du côté de l’opposition. Réagissant à cette dernière, le député du Social Democratic Front (SDF), Jean Michel Nintcheu, ne garde pas sa langue dans sa poche. Dans une déclaration en consultation libre sur les réseaux sociaux, l’élu du « parti de la balance » traite la réaction du « Collectif des 10 », de lamentable et méprisable. « […] il est évident qu’ils se sont toujours manifestement considérés et s’assument désormais comme des députés de leur région qu’il estiment entièrement à part dans le pays. Ils administrent la preuve qu’il ne s’est jamais agi pour eux, d’être députés de la nation toute entière », souligne-t-il.

Pour le député SDF, « les députés nécrophiles signataires de cette déclaration pré-génocidaire projettent des desseins inavoués sur [notre] vivre-ensemble dont nul n’a absolument besoin en cette période délicate de la vie de [notre] nation ». Bien plus, cette déclaration des députés Rdpc est, d’après lui, « une menace explicite aux ressortissants de la région de l’Ouest, puisque certaines élites aux abois de cette région sont les seules à avoir signé une pétition dans le sens de la condamnation des compatriotes de la diaspora qui ont manifesté à Genève ».

De ce qui précède supra, Jean Michel Nintcheu invite les Camerounais, « à tourner résolument le dos à ces députés sans foi ni loi, dépourvus de la moindre consistance patriotique et de l’intérêt général qui ont manifestement décidé, à l’issue de la messe noire qui a abouti à cette déclaration potentiellement morbide, de mettre à mal [notre] unité nationale si chèrement acquise ». Touche chose qui laisse penser que le séjour tumultueux de Paul Biya à Genève, en Suisse, est loin d’avoir fini de faire couler beaucoup d’encre et de salive.

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