Assassinat du bébé Martha : La sortie controversée du gouvernement
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Selon le communiqué du Mincom, l’acte de Muyuka a été perpétré par des individus issus des bandes criminelles. Le bébé assassiné serait celui d’un ancien séparatiste.

Le gouvernement vient de réagir deux jours après la fusillade de Martha, un nourrisson de quatre mois, assassiné le 20 mai dernier à Muyuka dans la région du Sud-Ouest. Selon René Sadi, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, cet « acte abominable a été perpétré par des individus issus des bandes armées criminelles ». Camer.be. Cette réponse du gouvernement fait suite à une vidéo diffusée depuis lundi dernier sur les réseaux sociaux à travers laquelle, les individus présentés comme membres de la famille de la victime accusaient les soldats camerounais d’être à l’origine de cet acte ayant suscité l’indignation, quelques heures après le défilé de la 47ème fête de l’Unité.

« Le gouvernement dément formellement ces allégations mensongères et précise, à la lumière des informations soigneusement recoupées par les services spécialisés de l’Etat, que cet acte abominable a été perpétré par des individus issus des bandes armées criminelles, lesquelles, prises de court par la dynamique d’apaisement et de reprises en main de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’emploient de façon pernicieuses à maintenir un climat de terreur…C’est dans cette optique qu’un groupe d’individus armés de fusils de chasse et d’armes blanches, a investi le domicile d’un ancien rebelle sécessionniste, aujourd’hui repenti et réinstallé chez lui au quartier Makanga à Muyuka. Ce père de famille alerté de l’imminence d’une expédition punitive de ses anciens compagnons de guerre, et pris de panique, a dû quitter précipitamment son domicile avec son épouse et deux de ses enfants, sans avoir pu emmener avec eux leur fillette âgée de quatre mois », précise le communiqué du porte-parole du gouvernement.

Le communiqué relève qu’une analyse minutieuse, effectuée par des spécialistes établit que la blessure sur la tête de la fillette a été infligée à l’aide d’une arme blanche et non d’une munition. Le gouvernement parle d’une mise en scène orchestrée pour manipuler l’opinion dans le but d’accabler une fois de plus les forces de défense et de sécurité. Après cette sortie du gouvernement, plusieurs personnes s’interrogent comment un ancien rebelle qui est sensé vivre dans un camp se retrouve à son domicile privé alors que le président de la République Paul Biya a mis en place depuis quelques mois un comité pour la prise en charge des sécessionnistes qui déposent les armes. En plus comment une mère peut-elle fuir une attaque en abandonnant son bébé de quatre mois ? En attendant la réponse à ces préoccupations, plusieurs associations en charge des droits de l’homme sont déjà préoccupées par cette affaire, dont seule l’ouverture d’une enquête indépendante permettra d’établir la vérité. L'info claire et nette. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement s’exprime pour dénoncer une campagne de dénigrement de l’armée camerounaise. L’année dernière une vidéo montrant une exécution sommaire des femmes avec leurs bébés par les soldats avait créé le buzz. Pendant que plusieurs associations des droits de l’homme accusaient l’armée camerounaise, le gouvernement, pour sa part avait rejeté en bloc toutes les accusations contre les soldats.

Mais quelques mois après, une enquête avait démontré que cette exécution sommaire avait été perpétrée par les soldats camerounais engagés dans la lutte contre Boko Haram. Le même scénario va-t-il se reproduire dans cette affaire qui a coûté la vie à une fillette de quatre mois ?

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