Le chef de l’Etat camerounais entame sa deuxième semaine de campagne sur la prise de conscience nationale sur ses comptes Facebook et Twitter. Ses messages sont largement repartagés et appréciés.

Il est exactement 10h ce lundi 22 avril 2019, au moment où Paul Biya publie son premier message sur ses comptes Facebook et Twitter. « Nous n’avons qu’une patrie. Il est de notre devoir de la défendre et de la conduire, tous ensemble, sur les chemins de la grandeur et de la prospérité pour tous », écrit le président de la République. En quelques secondes, ce post va inonder la toile. Il ira réveiller les internautes, qui ne s’y attendaient pas. Surtout pas en ce moment où les discours haineux ont pris des proportions considérables sur la toile.

A la lecture des posts du chef de l’Etat, certains vont directement faire un lien avec la résolution du parlement européen portant sur la situation sociopolitique et sécuritaire au Cameroun. Après vérifications, nous nous rendrons compte qu’il s’agit juste d’une simple coïncidence. L’agenda du chef de l’Etat n’a rien à voir avec les allégations des eurodéputés, rejetées en bloc par les Camerounais.

Le président de la République est en mode conscientisation sur les réseaux sociaux. On en avait vraiment besoin, en ce moment où les différentes plateformes numériques sont devenues le refuge des pourfendeurs de la République. En des courtes phrases, Paul Biya invite à une prise de conscience nationale. Durant les sept jours de la semaine écoulée, il s’est exprimé sur des sujets de l’heure. Ceux qui alimentent la chronique au quotidien. Notamment le tribalisme, la démocratie, le patriotisme, en passant par la corruption et la bonne gouvernance. Tous les domaines de la société sont dans le viseur du numéro un camerounais. En 2018, plusieurs mois avant la présidentielle du 07 octobre, on se souvient qu’il s’était livré à ce type d’exercice, dans un champ réduit, avec des sujets portant essentiellement sur l’unité nationale.

Des followers actifs

Les messages du président de la République suscitent les débats. Les commentaires qui en découlent prouvent que les Camerounais avaient besoin de cette attention particulière de leur dirigeant. Pendant que certains expriment leurs mécontentements, d’autres tentent de comprendre la nouvelle posture du chef de l’Etat, qu’ils considèrent comme un sage, qui a juste besoin d’une oreille attentive pour décrypter et appliquer ses multiples posts conscientisants. « Pour moi, le président Paul Biya est un patriarche. En tant que fils de chef traditionnel, j’ai une vision assez profonde de l’humain. Un patriarche, peu importe ses défauts, on a tellement à apprendre de lui », explique Franck Bayihe Ba. Le jeune entrepreneur digital pense que Paul Biya est une bibliothèque à protéger par tous ses concitoyens. « Nous perdons notre temps à fustiger le président. Moi ce que je déplore juste, c’est qu’il soit moins accessible parce que des exemples de personnes ayant contribué à bâtir au quotidien cette nation, on en trouve plus beaucoup », renchérit-il.

Pour Philippe Eyalla, un autre internaute, le président Paul Biya, fidèle à lui même, « aime surprendre ». D’ajouter : « D’aucuns lui reprochent une relative distance, mais là il nous prouve qu’il est l’homme de son temps ». Dans la plupart de ses adresses à la jeunesse, « il nous a invités à être des followers actifs, et il nous en donne lui-même l’exemple, en donnant via les tweets, des conseils à ses jeunes compatriotes, ses enfants ».