HÔPITAUX PUBLICS ET PRIVÉS : Faut-il avoir peur des urgences ?
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Le décès tragique d’un élève à Douala, du fait d’une négligence du corps médical dans ces services spécialisés, vient remettre sur la sellette la prise en charge des patients souvent à l’article de la mort. Du fait d’un plateau technique inadéquat et l’insouciance professionnelle de certains personnels.

Le Dr. Manaouda Malachie a passé des jours plutôt tranquilles à la tête du ministère de la Santé publique, depuis sa nomination le 4 janvier 2019. A plusieurs reprises, le natif du Mayo-Tsanaga dans l’Extrême-Nord s’est distingué par des tweets, sur des questions d’actualité. Alors que la majorité des ministres ont tourné le dos aux réseaux sociaux. Le nouveau Minsanté avait bonne presse. Mais, tout a basculé, le 29 mars 2019. Un vendredi noir. Avec le décès tragique d’un élève du lycée bilingue de Deido à Douala.

Poignardé à mort par l’un de ses camarades au cours d’une dispute de téléphone, Tsanou Ousman Blerios a rendu l’âme à l’hôpital de district de Deido. Face à la pression du public, le Minsanté, en attendant les résultats de l’enquête qu’il a prescrite au lendemain du drame, a pris une mesure conservatoire en suspendant, pour 3 mois, tous les personnels des urgences qui ont filmé et partagé sur la toile l’agonie de l’élève de seconde C.

«Tout en désapprouvant vivement le comportement de certains personnels de l’hôpital de district de Deido, je voudrais témoigner ma proximité à la famille de la victime de cet acte odieux», a déclaré dans son tweet du 31 mars 2019, Manaouda Malachie. Et de préciser sur son compte tweeter: «Je viens de prescrire une enquête en vue de déterminer prioritairement les responsabilités dans cette affaire». Des dispositions qui sont loin de satisfaire l’Assemblée nationale. «Le décès brutal de l’élève Tsanou Ousman Blerios du Lycée de Deido à Douala interpelle la représentation nationale. eb.remac. C’est une affaire grave. Cet assassinat impose dans l’urgence une série de mesures», fait savoir Peter William Mandio, député Rdpc du Mbam et Inoubou, dans le Centre. Lequel appelle également au limogeage du «Professeur Noah Noah Dominique, directeur de l’hôpital de Deido et ses infirmières qui ont joyeusement filmé l’enfant mourant en salle de réanimation». C’est clair, a-t-il ajouté dans sa déclaration, «leur acte irresponsable et inadmissible a choqué le peuple entier».

URGENCES !

Les urgences sont parmi les services qui préoccupent le plus les professionnels de la santé mais aussi les usagers. C'est ce qui a amené l’ancien ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, à envoyer une circulaire le 28 février 2016 aux directeurs généraux et directeurs des formations sanitaires de 1er, 2ème et 3ème catégorie. L’ex- Minsanté y indique avoir constaté que «de nombreux patients amenés par leur famille dans le cadre des urgences médicales et/ou chirurgicales sont délaissés et ne bénéficient d’aucune prise en charge tant qu’un paiement n’est pas effectué». Camer.be. A cet effet, il rappelle «les dispositions antérieures toujours en vigueur, à savoir que toutes les urgences médicales ou chirurgicales vitales bénéficient d’une prise en charge urgente et prioritaire, le paiement des soins et autres étant exigibles 24 heures plus tard». Il rappelait en même temps que cette organisation est indispensable pour garantir un accès immédiat équitable à des soins de qualité pour tous les patients en situation de détresse vitale.

Dans sa correspondance, André Mama Fouda insistait sur «l’obligation d’organiser les gardes sous la responsabilité de professionnels de santé aguerris (…) pour l’application stricte de ces instructions». Cette circulaire était rendue publique près de deux mois après le décès du Docteur Hélène Ngo Kana épouse Nlate Mfomo. Cette dernière a trouvé la mort dans la nuit du 9 au 10 janvier 2016 à l’hôpital général de Douala. Enceinte, ce membre du corps médical était sur le point de donner naissance à un enfant. La commission mise en place par l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) a conclu que la jeune médecin a été victime d’erreur médicale, de négligence, d’incompétence et d’inconscience professionnelle.

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