Enquête : Mort du pasteur américain
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Le flou persiste autour du corps du missionnaire américain, décédé le 30 octobre 2018, dans la région anglophone du Nord-Ouest.

Au cours du point de presse sensé éclairer l’opinion sur l’affaire Mimi Meffo le 8 novembre 2018, le ministre de la communication, Issa Tchiroma, a entre autres fait savoir que les plombs extraits de la dépouille du missionnaire américain au cours de l’autopsie, ont confirmé que les tirs provenaient d’une arme de calibre 12 utilisée par les terroristes sécessionnistes. L’on apprendra ensuite qu’après l’hôpital régional de Bamenda où il est décédé, celui de Bafoussam où le corps a été par la suite transféré, l’autopsie a été pratiquée à l’hôpital général de Yaoundé, en présence de médecins légistes camerounais et américains et surtout, d’un représentant de l’ambassade des États-Unis au Cameroun. Sans confirmer ni nier la participation des siens à ces opérations médico-légales, l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Peter Henry Barlerin, fera simplement savoir que son pays remercie le gouvernement camerounais d’avoir diligenté une enquête pour déterminer les responsabilités dans le décès de son compatriote.

Insécurité rampante

Depuis lors, on sait peu de chose de la direction prise par le corps du pasteur. Une vidéo du deuil, organisé dans l’Indiana aux Usa, a circulé sur les réseaux sociaux, sans donner la preuve de la présence du corps. Ce qui attise la rumeur sur la validité de l’autopsie faite. Selon la version officielle, Charles Wesco a été tué par balles le mardi 30 octobre aux environs de 10h, dans la localité de Bambui, village située dans la périphérie de Bamenda. « Ces gens ont identifié le pasteur qui était de race blanche, dans un véhicule où il était visible et identifiable. Ils ont tiré sur lui sur un point élevé. Ils l'ont touché au niveau du pariétal », décrit avec une précision certaine le Colonel Didier Badjeck, chef de la division communication au ministère de la Défense, dans une interview à Stéphane Nzesseu d’Agence Cameroun Presse.

« Au moment où je vous parle, il y a une autopsie qui a été faite. On a extrait les plombs dans le corps du pasteur. Et comme à leur habitude, ils sont entrés dans la délation. Disant que la balle proviendrait d'une arme du Bir. Ce qui est faux. (…) Il a vendu sa villa aux États Unis pour venir prêcher l'évangile au Cameroun et ils l'ont assassiné », se lâchait le Divcom. Approché pour avoir des confirmations, le porte-parole de l’Ambassade, Lee McManis, a reconnu que « Lors de la récente autopsie du corps d’un citoyen américain, des représentants de l’ambassade des États-Unis étaient présents mais n’ont fait aucune évaluation ».

Il précise que « dans le respect de la législation des États-Unis en matière de protection de la vie privée, nous ne pouvons fournir plus de détails sur ce cas ». Pour le reste, le porte-parole suit l’Ambassadeur : « Nous apprécions les condoléances pour le décès exprimées par le gouvernement camerounais qui a donné l’assurance de l’ouverture d'une enquête approfondie. Nous attendons que les résultats de cette enquête soient officiellement partagés, et attendons que tous les suspects seront jugés de façon équitable et transparente, et punis selon la loi s’ils sont reconnus coupables ». L'info claire et nette. Un souhait : « Nous invitons les deux parties à considérer cette mort tragique et celles de tant d'autres victimes de ce conflit comme une motivation à mettre immédiatement un terme à la violence et de permettre aux travailleurs humanitaires et aux prestataires de soins de santé d'accéder sans entraves aux Régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest. Nous exhortons toutes les parties à engager un dialogue immédiat et inclusif sans conditions préalables afin de rétablir la paix et de résoudre les griefs ».

Agé de 44 ans, le missionnaire américain se trouvait à bord de son véhicule en compagnie du pasteur David Ben Sinclair, de son épouse, de l’un de ses fils et de son chauffeur lorsqu’il a été touché par des balles à la tempe. Evacué dans un centre de santé, il fut transféré à l’hôpital régional de Bamenda où il a succombé à ses blessures. M. Wesco s'était installé avec sa famille à Bambili, dans la banlieue de Bamenda, en provenance de l'État américain de l'Indiana deux semaines avant. Le couple avait passé des années à collecter des fonds pour son déménagement au Cameroun, selon le témoignage du pasteur Dave Halyaman de l'église baptiste Believers, basée aux États-Unis, qui l’a envoyé en mission. A la BBC, il avait déclaré avoir reçu du département d'État américain l’assurance de rapatrier le corps « dans une semaine ou moins ».

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