ACCORD AVEC LE FMI : 43 milliards au bout de nombreux compromis
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Le 6 juillet 2018, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé avoir accordé au Cameroun un montant de 43 milliards de FCFA, comptant pour la 2ème revue du programme économique et financier appuyé par la Facilité élargie de crédit. Après avoir précédemment obtenu environ 100 milliards de FCFA, le pays vient d’étoffer sa cagnotte dans le cadre de l’accord triennal (2017-2019) qui le lie au FMI, pour un montant global de 378 milliards de FCFA.

Mais le décaissement de ces 43 milliards de FCFA par l’institution de Bretton Woods n’était pas gagné d’avance. Puisque lors de son séjour du 27 avril au 14 mai 2018 dans nos murs, le chef de mission du FMI pour le Cameroun, Corinne Delechat, a fait savoir que « l’assainissement des finances publiques a été exécuté plus lentement que prévu par le programme. » Et que « les réformes structurelles doivent continuer de s’attaquer aux principaux obstacles».

C’est ainsi qu’au lendemain de cette visite, les autorités ont pris des mesures fortes pour rendre transparente la gestion des finances publiques. Notamment en révisant le budget de l’exercice en cours. L'information claire et nette. Car dans la loi de finances antérieurement adoptée, des zones d’ombre subsistaient sur l’origine des fonds consacrés au financement des dépenses sécuritaires, à la subvention des prix des produits pétroliers à la pompe et au soutien du prix de l’électricité. Ce qui a fait dire à Corinne Delechat que «les hypothèses budgétaires de la loi des finances ne sont plus réalistes. »

Aussi, la réorientation budgétaire demandée par le FMI a fait ressortir dans la loi de finances réajustée en juin 2018, 77 milliards de FCFA en vue de la prise en charge des dépenses liées au soutien des prix des carburants à la pompe, 20 milliards de FCFA au titre du soutien du prix de l’électricité, en raison du retard enregistré dans la mise en service du barrage de Memve’ele, 32 milliards de FCFA dédiés aux dépenses sécuritaires et 18 milliards aux dépenses liées à l’organisation des prochaines échéances électorales. Ce qui a fait passer le budget 2018 de 4513,5 milliards de FCFA à 4689,5 milliards de FCFA. Le gap de 176 milliards de FCFA est censé être comblé grâce au recouvrement des recettes pétrolières et non pétrolières, et à la remontée des cours mondiaux du baril de pétrole.

COUR DES COMPTES

Par ailleurs, l’autre exigence du FMI que le Cameroun a dû observer, c’est la migration de la Chambre des comptes vers la Cour des comptes. En effet, lors de la session parlementaire du mois de juin, la loi y afférente a été adoptée par le Parlement. Et l’exposé des motifs a été on ne peut plus explicite à cet effet : « L’adoption de ce projet de loi qui constitue une mesure préalable pour la présentation au conseil d’administration du FMI, du dossier de la 2ème revue du Programme économique et financier appuyé par la Facilité élargie de crédit, permettra à notre pays de continuer à bénéficier des facilités y relatives. »

Entre autres innovations de cette loi, l’on note que la Cour des comptes « est indépendante par rapport au gouvernement et au Parlement, ainsi qu’autonome dans l’exercice de ses attributions. Elle décide seule de la publication de ses avis, décisions et rapports (…), elle juge les ordonnateurs, les contrôleurs financiers et les comptables publics. » Des préalables qui pour le FMI pourraient lever l’opacité observée dans la gestion des finances publiques.

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