Le bureau d'Abdoulaye Babale sous scellés
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Sur instructions de la haute hiérarchie, une enquête, apprend-on, a été ouverte par la Police judiciaire sur le désormais ex Directeur général d’Elections Cameroon, accusé de faute de gestion et de détournements alors que certains médias l’annoncent déjà en cavale.

Siège d’Elecam sous haute sécurité ce mercredi, 29 mai 2018. Moins de 24h après les décrets du Chef de l’Etat portant nomination d’un nouveau Directeur général des élections et un Dg adjoint, l’immeuble qui abrite l’organe central chargé de la supervision de l’ensemble du processus électoral et gage des scrutins crédibles et transparents au Cameroun sis au quartier Bastos, est gardé par la Police et quelques éléments en faction du Groupement spécial d’opérations (Gso) armés jusqu’aux dents. Il faut montrer patte blanche pour avoir accès à l’enceinte de la bâtisse ; des badges sont exigés au personnel. La presse (privée) est tenue à bonne distance. Prise de vue et photos sont fortement proscrites.

Le peu d’informations recueillies auprès des sources internes par le biais du téléphone, renseignent que le bureau d’Abdoulaye Babale ainsi que celui du chef de la Division des affaires administratives et financières ont été mis sous-scellés depuis lundi sur ordre de la haute hiérarchie qui compte, apprend-on, « ouvrir une enquête sur la gestion du Dg débarqué ». Ce, en raison de sa gestion opaque et calamiteuse des ressources humaines, matérielles et financières dont il avait la charge. Dans la foulée, Le Messager a appris que la cérémonie d’installation des nouveaux promus présidée par Enow Abrahms Egbe aux environs de 19h 30, s’est déroulée en l’absence du mis en cause dont on prédit une fin au Tribunal criminel spécial (Tcs).

Le personnel insatisfait en bourreau

Porté disparu depuis le début du week-end dernier, le désormais ancien patron d’Elecam est annoncé en cavale par certains journaux qui précisent que la Police judiciaire serait activement à ses trousses. Avant de les déclarer installés dans leurs nouvelles fonctions, le président du Conseil électoral a exhorté Erik Essousse et Abdoul Karimou, une gestion saine des fonds publics tout en oeuvrant au retour d’un climat social apaisé au sein de l’instance. La messe est donc désormais dite pour Babale qui quitte ainsi la barque après presque quatre années passées à la direction d’Elecam. Si beaucoup imputent la fin de règne de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur à une succession de brûlots portés par un personnel mécontent du fait d’un traitement inhumain à eux imposé- qui jure que leur chemin de croix a commencé depuis la nomination d’Abdoulaye Babale le 21 juillet 2015-certaines sources semblent justifier son limogeage par le mauvais climat qui régnait entre le président du conseil électoral et le Dg des élections qu’il fut et plus globalement entre le conseil électoral et la direction générale des élections.

L’histoire se répète

L’infortuné paierait ainsi le prix de cette ambiance délétère qui devenait préjudiciable au fonctionnement de cette institution pourtant sensible. Au-delà de la redistribution des cartes, les décrets signés par Paul Biya lundi dernier pourrait donc s’inscrire dans une logique de recherche de la sérénité à quelques mois des échéances électorales importantes notamment les Législatives, les Municipales et les Présidentielles pour lesquels le Prince qui rêve comme toujours d’une victoire à la Soviétique, attache du prix. La guerre froide qui régnait entre Babale et Enoh rappelle surtout ces passes d’armes répétées entre l’ancien Dg des élections Mohaman Sani Tanimou et l’ancien président du conseil électoral, Samuel Fonkam Azu’u.

La haine entre les deux personnalités avait atteint des proportions inquiétantes au point où il aurait fallu de peu au cours d’une concertation au palais des Congrès de Yaoundé pour que les deux en viennent aux mains. Devant les médias, les deux ne mettaient plus de gants pour étaler leurs rapports tumultueux. Il a fallu l’éviction de Tanimou pour que la paix revienne dans la maison. Mais comme une histoire qui se répète dans une maffia où les créatures d’un même créateur se bouffent entre elles, Babale lui aussi avait réussi à avoir le scalp de Fonkam Azu’u. Et le cycle recommence !

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