Le Cameroun figure à la 129ème place au classement mondial de la liberté de la presse 2018 publié mercredi par Reporters sans frontières (RSF).

Bien qu’ayant gagné une place dans ledit hit-parade par rapport à l’année dernière, le Cameroun est toujours considéré comme un pays où «les autorités font régner une atmosphère de crainte et d’autocensure» sur les journalistes ».

RSF en veut pour preuve une déclaration de septembre 2017 du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, selon laquelle la presse est libre au Cameroun, «pourvu que ce soit conforme à la défense des institutions».

Évoquant la libéralisation de l’audiovisuel national, en vigueur depuis début avril 2000, l’organisme de défense de la liberté de la presse constate que de nombreuses radios n’ont toujours pas reçu leur agrément définitif, une technique qui, selon lui, est largement utilisée par le gouvernement pour les garder sous la menace permanente d’une fermeture.

Dans cette même logique, RSF cite une autre pratique récemment observée : la poursuite des journalistes pour diffamation sans qu’ils en soient avertis, et qui «se retrouvent ainsi condamnés à des amendes exorbitantes ou à des peines de prison sans avoir jamais pu se défendre devant un tribunal».

En dehors du maintien en prison, pendant 2 ans et demi, d’un journaliste en vertu de la loi antiterroriste de 2014 qui prévoit de traduire les prévenus devant les tribunaux militaires, l’organisme signale l’arrestation d’autres professionnels des médias lors de la répression des manifestations dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où, à partir de janvier 2017, Internet a été coupé pendant plusieurs mois.