Présidentielle 2025 : Pourquoi aucun successeur crédible n’émerge au sein du RDPC
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À l’approche de la présidentielle 2025, le débat sur la succession de Paul Biya au Cameroun reste plus que jamais d’actualité. Pourtant, au sein du RDPC, aucune figure ne semble s’imposer de manière naturelle ou légitime pour prendre le relais. Un constat frappant, qui soulève des interrogations sur le fonctionnement interne du parti et sur la nature même de son leadership.

Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais n’est pas surnommé le Parti de la Lumière. Il est plutôt reconnu comme celui de la Flamme, une image symbolique qui, loin d’illuminer, semble plutôt consumer. Cette métaphore reflète une réalité politique complexe : s’aventurer en profondeur dans les arcanes du parti revient souvent à s’exposer à un isolement, voire à une mise à l’écart progressive. Nombreux sont ceux qui ont tenté de se rapprocher du pouvoir central du RDPC et qui ont vu leur ascension freinée, voire stoppée net.

Ce phénomène expliquerait l’incapacité du parti à produire un successeur clair et incontestable à Paul Biya, malgré les années qui passent. Loin de promouvoir de nouveaux visages ou d’encourager une dynamique de renouvellement, le système semble fonctionner sur un modèle de recyclage des mêmes figures politiques, souvent issues des générations précédentes. Cette stratégie, bien que pragmatique pour maintenir une stabilité apparente, freine l’émergence de talents politiques susceptibles de représenter un avenir crédible.

Ce climat politique entretient l’ambiguïté et empêche tout processus naturel de transition. Plutôt que d’ouvrir la voie à une alternance, le RDPC maintient une structure verrouillée où la loyauté l’emporte sur l’innovation. Le culte de la longévité et la centralisation des décisions politiques autour du Chef de l’État renforcent une culture d’attente plutôt que de projection.

En fin de compte, la flamme du RDPC semble avoir un double effet : elle protège le noyau dur du pouvoir, mais dissuade toute initiative de transformation interne. Ce paradoxe alimente un système politique figé, dans lequel l’idée même de succession devient secondaire, voire taboue. À l’heure où le Cameroun se projette vers l’avenir, cette absence de relève clairement identifiée pourrait bien poser un sérieux défi de gouvernance à moyen terme.

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