Controverse autour d'un casque bleu gabonais livreur de munitions de guerre à  Bangui
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Hugues Roland Mandoukou, ce casque bleu gabonais de la mission onusienne en Centrafrique, arrêté vendredi après-midi avec 2.000 cartouches de Kalachnikov destinées à être vendues aux groupes d'autodéfense du quartier du Kilomètre 5 à Bangui, risque d'être rapatrié dans son pays d'origine pour y être jugé. Son arrestation a suscité une grande controverse dans l'opinion publique centrafricaine, a-t-on constaté dimanche sur place.

Reconnaissant les faits dans un communiqué de presse diffusé samedi, la MINUSCA a condamné ces agissements non conformes "aux directives en vigueur en matière de détention et d'usage d'armes et de munitions" et a assuré ouvrir une enquête sur la question. Elle a aussi pris le ferme engagement de "combattre toute forme d'indiscipline et de mauvaise conduite dont pourrait se rendre coupable son personnel aussi bien militaire que civil".

On indique de source autorisée que M. Mandoukou a subtilisé une caissette de munitions le 9 avril dernier en l'absence de sa hiérarchie et en a déversé le contenu dans son sac pour le livrer ensuite aux groupes d'autodéfense du Kilomètre 5, pourtant combattus par les forces nationales et les casques bleus de la MINUSCA.

Circulant sur un taxi-moto, il a été appréhendé vendredi par des gendarmes à un poste de contrôle, non loin du Kilomètre 5. Il semble que la mèche de cette affaire a été vendue à la gendarmerie par le pilote de taxi-moto lui-même.

Il y a lieu de rappeler que les combattants du Kilomètre 5 ont récemment tué un casque bleu rwandais au cours d'une opération conjointe de désarmement et blessé neuf autres.

"Un soldat de la paix qui vend des armes de guerre aux ennemis de la paix, c'est comme un pompier qui met le feu à la forêt. C'est comme un médecin qui injecte du poison à son malade pour précipiter sa mort", a dénoncé le député Alain Lamessi.

L'opinion publique accuse fréquemment les casques bleus de la MINUSCA de vendre des munitions de guerre à des groupes armés. Les députés en avaient fait part en octobre dernier au secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, en visite dans le pays.

Le Gabon dispose en RCA d'environ 450 hommes. Ses autorités avaient annoncé le mois dernier le retrait de leurs troupes, sentant voir rétablir de manière progressive la paix. Dans les coulisses, le retrait des troupes gabonaises s'expliquerait par des accusations d'abus sexuels et également un manque cruel de logistique.

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