PRéSIDENTIEllES 2018 : Jeune Afrique consacre Laurent Esso successeur de Paul Biya
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Dans sa livraison en kiosque cette semaine, le journal de béchir ben Yahmed présente le ministre d’Etat chargé de la Justice garde des sceaux comme le parfait dauphin du président de la République dont la candidature à sa propre succession reste un dilemme.

Tel un pavé dans la mare, Jeune Afrique vient encore de secouer le sérail. L’article fleuve intitulé « Et si c’était lui ? » portant l’estampille de George Dougueli, est « dévoré » depuis hier avec une rare boulimie dans les salons huppés, les bureaux feutrés et les milieux prisés du pouvoir de Yaoundé. Normal ! Puisque évoquer un sujet aussi sensible que le dauphinat et pousser la réflexion plus loin en l’associant à un personnage de la trame de Laurent Esso, est un exercice auquel beaucoup de journalistes et d’analystes sociopolitiques n’oseraient se risquer. Réputé honnête et sérieux, il fait partie du cercle restreint des hommes auxquels Paul Biya fait confiance. Depuis que ce dernier l’a relevé de son poste de magistrat pour le nommer chancelier de l’université de Yaoundé, le très prudent et très discret patron de la Justice n’a jamais connu de disgrâce. Après avoir été nommé secrétaire général adjoint de la présidence, en 1988, puis directeur du cabinet civil en 1989, il occupera, à partir de 1996, les ministères de la Justice, de la Santé, de la Défense et des  Affaires étrangères.

Immunisé contre les remaniements

A en croire les révélations de l’hebdomadaire panafricain, Esso, intéressé par la magistrature suprême, serait l’homme idéal pour succéder au Nnomgui. Lui qui a gardé une parfaite connaissance des arcanes de la diplomatie et de l’armée. A preuve, « les nuits de ce pilier du régime de Paul Biya ne sont pas troublées par le spectre des remaniements ministériels. A 75 ans dont vingt-huit passés au sein du gouvernement, il en a vu d'autres. Le 2 mars dernier a eu lieu l'un de ces séismes annonçant la sortie du gouvernement et la descente aux enfers des personnes limogées. Mais cette fois encore Esso a conservé son titre de ministre d'Etat tout en étant maintenu à la tête du département de la Justice.

Il reste donc le grand accusateur de l'opération Epervier avec en cette fin mars une nouvelle campagne d'arrestations », écrit Jeune Afrique. A l'instar de son mentor, soutient le journal, Esso est un homme craint. « Dans sa gestion des affaires de l’Etat, il n'a aucun état d'âme. Il n'y a qu'à lire certaines correspondances administratives ». Suffisant pour que le magazine en déduise que Laurent Esso et son patron de président de la République se ressemblent.

« Comme le chef de l'Etat, Esso est peu mondain. Une juge prétend l'avoir vu danser un 8 mars sur un tube de musique urbaine après un repas offert aux magistrates de Yaoundé, comme il est de tradition lors de la Journée internationale des droits des femmes... Mais le nom de Laurent Esso n'a jamais été associé aux noceurs du gouvernement - étonnant pour un Sawa, ce groupe bantou de la côte camerounaise dont il est originaire et qui est réputé pour son goût de la fête » écrit Jeune Afrique.

Dans ce portrait inédit le magazine panafricain basé à Paris révèle que le Minjustice ne traite aucun dossier sous pression, rembarrant ses collaborateurs avec une formule désormais culte : « Les urgences, c'est à l’hôpital ». Conscient donc du fait que pour avoir une chance de sortir victorieux de la bataille de succession qui va inéluctablement s'engager à la tête de l'Etat, le journal estime que l’ancien Sgpr doit consolider sa base politique.

Insubmersible

Surtout qu’il sait que selon une théorie largement partagée, « la stabilité de ce pays aux 260 langues serait mieux assurée si le prochain président était issu d'un groupe minoritaire et non de l’un des grands blocs ethnorégionaux qui se regardent en chiens de faïence». L’insubmersible Sawa de 75 ans qui a testé tous les ministères de souveraineté est certes très peu populaire et a une réputation d’homme sans affect, tout en froideur et en malice. Mais son mentor qui le garde auprès de lui pour mieux le contrôler, pourrait en faire son successeur.

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