Michel Steve Setané, le présumé assassin, a été présenté hier au juge d’instruction près le tribunal de grande instance du Mfoundi.

Un peu avant 10h, hier, une foule immense envahit la Division régionale de la police judiciaire du Centre. Le motif est tout trouvé. Michel Steve Setané, père des trois enfants retrouvés mutilés le mercredi 1er novembre dernier, est en train d’être déféré devant le juge d’instruction près le tribunal de grande instance du Mfoundi. Habillé d’un T-shirt rose défraichi assorti d’un jeans bleu maquillé par la poussière et menottes aux poignets, le présumé assassin à l’air très fatigué.

Quatorze jours après être passé aux aveux, il emprunte pour la première fois la direction du parquet. Il n’est pas le seul prévenu dans cette affaire d’infanticide à être en exploitation par les fins limiers de la police judiciaire. Il y a l’un de ses chauffeurs et aussi ses oncles interpellés sur les lieux du crime, le jour de la découverte des corps sans vie des enfants. D’après des informations puisées à bonne source, le prévenu Michel Stève Setané et les autres personnes enrôlées devraient être renvoyés à la Délégation régionale de la police judiciaire(Drpj) pour le Centre pour complément d’enquête. Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, ils étaient encore devant le juge d’instruction.

Le dénouement de cette affaire est loin d’être atteint. Le prévenu, le père des enfants, change de version au gré de ses humeurs. Tout en maintenant ses aveux qui ne sont «qu’un élément de preuve parmi tant d’autres », selon Me Claude Assira, avocat au Barreau du Cameroun, il demande la présence d’un psychologue comme pour maquiller son acte. Peut-être c’est l’exploitation de l’un des taximen, des deux oncles du père des enfants et de la mère des disparus qui va permettre à la justice de démêler l’écheveau. Selon le code pénal, il risque  la prison à vie voire la peine de mort.

La mère des enfants est déjà sur place au Cameroun. Les personnes qui l’ont vue arriver à la Drpj pour son audition confient qu’elle était à tu et à toi avec le père de ses défunts enfants. A aucun moment les deux tourtereaux n’ont donné l’impression d’avoir eu un jour un différend. Pour mémoire, la fille de 13 ans, l’ainée et ses deux cadets, l’un de 6 ans et l’autre de 2 ans auraient été assassinés par leur père le dimanche 29 octobre dans la nuit.

Avant cet assassinat, leur père avait pris soin de demander à la bonne, le vendredi, de ne pas de venir au travail pendant une semaine. Et aux chauffeurs de ses quatre taxis de ne pas passer prendre ses enfants pour les accompagner à l’école. L’aînée et la deuxième étaient inscrites au complexe la Gaieté, respectivement en classe de 6e et Ce1.