Naufrage du « Mundemba » : Pourquoi des civils étaient aux commandes
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Les enquêteurs s’intéressent à l’absence de marins qualifiés dans le bâtiment du BIR qui a coulé le 16 juillet dernier.

Seize jours après le chavirement et le naufrage d’un bâtiment militaire du Bataillon d’intervention rapide (BIR) au large des côtes camerounaises, vers Debunsha, les enquêtes piétinent. Un officier supérieur de gendarmerie en service au secrétariat d’Etat à la Défense, s’exprimant sur un ton suffisamment grave, parle de « l’imperméabilité des officiels du BIR ».

L’imperméabilité en question porte sur la difficulté d’accéder à un certain nombre de responsables et de personnels en rapport direct avec les opérations de manutention, de chargement du navire naufragé à son port de départ. « A l’heure qu’il est, toutes les informations officielles ayant trait au naufrage du 16 juillet proviennent du BIR », indique notre source.

Les informations en questions, toutes concordantes, portent sur l’heure et les circonstances du naufrage : le bâtiment qui est parti du quai peu après 4 heures du matin a été pris dans la tourmente du mauvais temps qu’il faisait en mer, puis s’est incliné et a coulé en deux minutes au plus. Les militaires d’escorte se sont jetés à l’eau tandis que les 34 personnes en cabine ont été emportées vers les fonds marins. En dehors du récit fait par les responsables du BIR, aucune source, aucune force n’a été en mesure de confirmer ou d’infirmer la version des faits rapportée dès le soir du 16 juillet.

Le Jour a appris que les responsables du BIR, contrairement à ce qu’elles ont affirmé le jour et le lendemain du drame, n’ont pas alerté les autres forces de défense et de sécurité en temps réel. « C’est vers 16 heures qu’un patrouilleur de la marine nationale a été informé du naufrage par les rescapés », confie un sous-officier au commandement des forces de surface à Douala. La police et la gendarmerie n’ont pas été mises à contribution. De quoi provoquer l’inquiétude des autres chefs militaires basés à Limbe, Tiko et Douala. Tous parlent d’un refus de collaboration.

« Nos camarades du BIR aiment préciser qu’ils dépendent uniquement de la présidence de la République ». Une note de synthèse émanant d’un haut responsable militaire, et adressée au chef de l’Etat Paul Biya, constate que sur les huit membres d’équipage du Mundemba, cinq dont le commandant étaient des civils « sans aucune qualification pour piloter un bâtiment militaire ».

La même note précise qu’aucun manœuvrier qualifié n’a participé au chargement du bateau naufragé. Or, la marine nationale est dotée de personnels hautement qualifiés. Pourquoi le BIR n’utilise-t-il pas l’expertise des marins comme il le fait avec des pilotes de l’armée de l’air aux commandes de ses hélicoptères ?

Pourquoi les plongeurs de combat et les palmeurs de combat sont-ils jusqu’ici tenus à bonne distance de la composante maritime du BIR ? Questions sans réponses, en attendant l’issue des enquêtes.

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