Cameroun, Eglise catholique et la mort brutale de Mgr Jean Marie Benoit Bala: Un symbole en péril
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Eglise catholique. La mort brutale de Mgr Jean Marie Benoit Bala et les atermoiements qui s’en sont suivis menacent cette institution religieuse dans son intégrité et repose le problème des crimes crapuleux dans notre pays.

Mort par noyade ? Assassiné lâchement ? Quelle que soit la thèse que l’on retient autour de la mort de Mgr Bala, elle impacte gravement sur l’Eglise catholique en tant que institution sociale et même sur l’image du Cameroun à l’extérieur.

Au fond qu’est-ce donc qu’une Eglise ? C’est avant tout un refuge pour le peuple, un lieu de réconfort pour des âmes en quête d’espoir ou de rédemption. C’est le lieu de la conciliation et de la paix des cœurs ?

Un prêtre, de surcroit un évêque, à qui l’on ôte la vie de manière aussi sauvage (ou qui se suicide pour ceux qui veulent rire) témoigne d’une cannibalisation éhontée d’une société qui semble se nourrir du sang de ses dignes fils. C’est un violent coup de poignard qui touche à ce que certains hommes ont de plus intime : La foi.

Cette mort comme les meurtres en série qui ont émaillé la vie de l’Eglise catholique au Cameroun renseigne sur le délitement éthique d’une cité ensauvagée qui baigne dans le crime et exhale la puanteur des cadavres.

Elle est un signal fort adressé à ceux qui croient encore qu’il y a une quel conque limite aux exécutions macabres et une mise en garde aux esprits téméraires qui s’aventurent à défier les pouvoirs obscurs qui tiennent et tirent les ficèles au Cameroun. Elle est un défi frontal fait à l’Eglise qui est au Cameroun, à ses serviteurs décontenancés, à ses fidèles éplorés et apeurés. 

Elle consolide le règne de la terreur et du mépris d’une institution qui est pourtant un important catalyseur social.

Un défi historique

La mort de Mgr Bala est finalement un challenge vital auquel l’Eglise catholique doit faire face sous peine de se discréditer totalement aux yeux du peuple.

Ainsi, le président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun, Mgr Samuel Kleda, a jusqu’ici tenu ferme réfutant l’idée d’une simple noyade de Mgr Bala pour faire valoir la thèse d’un assassinat crapuleux.

Forcé de récupérer la dépouille du prélat décédé, il s’est exécuté hier 17 juillet annonçant au passage la date des obsèques et surtout une plainte contre X qui pourrait déboucher sur quelques rebondissements.

Jusqu’où va-t-il aller dans ce qui se dévoile d’ores et déjà comme un rapport de force ?

Le clergé qui s’est longtemps entremêlé avec le pouvoir au Cameroun a-t-il les moyens de tenir la distance avec le discours officiel qui veut minimiser ce drame pour rapidement le ranger dans les tiroirs ? Va-t-il résister aux pressions et menaces de divers ordres ?

Le Pape François qui suit cette actualité avec minutie va-t-il agir en coulisses pour la manifestation de la vérité ? Ou va-t-il se murer dans ce silence complice, renforçant les lourds soupçons de collusions mafieuses qui pèsent sur l’institution dont il a la charge ? 

Au-delà d’une simple enquête policière, les enjeux autour du décès de Mgr Bala sont donc quasiment existentiels pour l’Eglise et pour une société camerounaise qui doit dire son droit à la civilisation. 

« Le sang de Mgr Bala doit nous purifier pour un nouveau départ », exhorte un prélat qui a bien connu cet homme réputé pour son intégrité. 

A condition de savoir s’en servir, serions-nous tentés d’ajouter. 

A condition de ne point faiblir pour que triomphe la vérité. Si non, comme bien d’autres, Mgr Bala sera mort pour rien.

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