Les autorités en charge des transports dans la région du Centre ont prises certaines mesures jugées irréalistes par ces professionnels.

Essuie-glaces inexistants, parebrise en plastique, phares cassées par endroit, carrosseries rayées, sont des particularités de certains taxis dans la ville de Yaoundé. Et la description ne concerne que l’aspect extérieur du véhicule. Une fois à l’intérieur de l’habitacle, sièges d’où ressortent des barres de fer et de couleur douteuse accueillent le passager. Sans oublier des odeurs nauséabondes qui lui caressent les narines.

Pourtant d’après les mises en garde des autorités administratives, les populations de la capitale politique devraient être épargnées de ces visions peu agréables. en effet, en prélude à la Coupe d’Afrique des nations (Can) féminine qui se tient au Cameroun du 19 novembre au 3 décembre prochain, le 2 juin dernier, l’ex délégué régional des transports pour le Centre, Josué Meyoua me Mah a signé un communiqué dans lequel il instruit les propriétaires de taxi d’améliorer l’état des carrosseries, de repeindre les véhicules uniquement en jaune, de numéroter les portières avant de doter ceux-ci de postes radio, de s’arrimer à l’impératif de propreté et arborer un vestimentaire décent.

Le communiqué mentionne un deadline en précisant que passé le 17 juillet, «les contrevenants verront leurs véhicules retirés de la circulation ou leurs licences de transport retirées». Seulement, la mesure provoque les grincements de dents chez certains concernés. Pour Norbert Djoussi chauffeur de taxi depuis neuf ans et propriétaire du taxi en mauvais état «On a l’impression qu’il y a une mouche tsé-tsé qui pique souvent nos dirigeants. Comment peut-on prendre une telle décision sans évaluer les coûts et l’environnement économique? Ça c’est mettre la charrue avant les bœufs».

Charlie Nana titulaire d’un véhicule depuis trois mois, a un avis mitigé. Pour lui, «on ne doit pas jeter l’anathème sur le responsable qui a pris cette décision. Le transport est un travail d’intérêt général. Pour cela, les usagers doivent bénéficier des exigences de propreté, de confort et de sécurité». Il poursuit en affirmant que la Coupe d’Afrique des nations est une occasion de vendre l’image du Cameroun et d’en faire une grande destination touristique. Pour un promoteur de visite technique basé au quartier Mvan  à Yaoundé, les autorités administratives devaient s’y prendre plus tôt. «Cet acte administratif est un faux problème.

Pour vérifier l’état de santé des véhicules, il existe des centres de visite qui sont considérés comme les hôpitaux des véhicules malades. Pour les véhicules personnels, la validité du certificat de visite est d’un an et 3 mois pour les taxis.

Si ces textes étaient respectés, le débat n’aurait pas lieu», conclut-il. L’ancien délégué régional justifiait son action par ces propos «nous ne demandons pas l’extravagance, juste des taxis propres, confortables avec des chauffeurs courtois qui ne consomment pas les stupéfiants ou de l’alcool» l’un des membres d’un collectif des chauffeurs de taxi pense qu’il s’agit tout simplement de certaines autorités qui font preuve de zèle. Toutefois, jusqu’ici, cette décision tarde à être respectée.