Diplôme ISABEE Ebolowa rejeté : le paradoxe des chômeurs formés par l'État camerounais
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Diplôme ISABEE Ebolowa rejeté : le paradoxe des chômeurs formés par l'État camerounais :: CAMEROON

La Université d'Ebolowa cristallise un scandale administratif révélateur des dysfonctionnements systémiques camerounais. À l'Institut Supérieur d'Agriculture du Bois, de l'Eau et de l'Environnement (ISABEE), des étudiants en gestion forestière voient leurs diplômes d'ingénieur rejetés lors d'un concours fonction publique pour 80 postes dans les Eaux et Forêts. Pourtant, cet établissement relève officiellement d'une université d'État.  

Le paradoxe est criant : l'administration invalide les diplômes qu'elle-même délivre. Après des années de formation financée par des fonds publics, les lauréats de l'ISABEE se heurtent à un mur bureaucratique. Leur recours au ministre de la Fonction Publique reste sans réponse, malgré l'échéance imminente du 20 juin 2025 pour le dépôt des dossiers.  

Cette situation illustre un chômage des diplômés institutionnalisé. Pourquoi l'État forme-t-il des experts forestiers si leurs compétences sont niées par ses propres services ? L'arrêté reconnaissant l'ISABEE comme composante universitaire légitime est ignoré, créant un vide juridique préjudiciable. Les étudiants dénoncent une logique absurde : "On nous enseigne la gestion durable des forêts, mais on nous empêche de servir notre pays".  

Le rejet systématique des dossiers alimente un diplôme non reconnu, pourtant sanctionné par un cursus rigoureux. Ce blocage réduit les perspectives d'emploi dans un secteur stratégique pour l'économie verte camerounaise. La crédibilité de l'enseignement supérieur public s'érode, tout comme la confiance des jeunes en l'avenir professionnel.  

La question centrale demeure : l'État assume-t-il sa mission éducative ou produit-il délibérément des chômeurs qualifiés ? Sans correction des incohérences administratives, le chômage des diplômés deviendra une bombe sociale. Les étudiants d'Ebolowa symbolisent cette génération sacrifiée, prête à contribuer au développement national mais entravée par des barrières arbitraires.  

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