Le célèbre avocat Claude Assira a jeté un pavé dans la mare lors de son passage sur Canal Presse (Canal 2), suggérant un scénario trouble pour la présidentielle 2025 au Cameroun. Selon lui, un divorce entre le RDPC au pouvoir et la coalition UNDP/FSNC viserait à éliminer Maurice Kamto, tout en fabriquant une opposition artificielle crédible. Cette thèse audacieuse, qualifiée par Assira de "pure folie" avant d’être développée, pointe une stratégie en deux temps : neutraliser le principal rival, puis installer un adversaire maîtrisable pour légitimer le scrutin.  

Le raisonnement d’Assira repose sur un constat implacable : avec 90% de probabilité que Paul Biya se représente, le régime aurait besoin d’un "opposant factice" à sa mesure. Un tel candidat, issu d’un "arrangement entre personnes", offrirait l’illusion d’une compétition équilibrée sans menacer l’hégémonie du pouvoir. Cette manœuvre de "cisaillement politique" ciblerait spécifiquement le président du MRC, Maurice Kamto, dont la disqualification serait déjà "actée" selon l’analyste.  

Ce scénario expliquerait les tensions récentes au sein de l’UNDP/FSNC, coalition historique soutenant Biya. Une rupture contrôlée permettrait d’y puiser un challenger docile, transformant une alliance en vivier d’opposition de façade. Pour Assira, l’objectif est clair : préserver l’image démocratique du scrutin tout en évitant un débat de fond sur le bilan après 42 ans de pouvoir. La crédibilité électorale ne reposerait alors que sur une mise en scène habile.  

Les implications seraient graves. Une telle manipulation anéantirait la confiance dans les institutions, exacerbant le désenchantement d’une jeunesse déjà sceptique. Elle réduirait l’élection présidentielle à un théâtre où l’unique enjeu réel serait l’élimination préalable des voix dissonantes. Dans un pays en quête de transparence, ce jeu risquerait d’enflammer les tensions sociales et de discréditer définitivement le processus démocratique.  

Si la théorie d’Assira relève encore de l’hypothèse, elle souligne une urgence : exiger des garanties contre toute ingérence dans la candidature des opposants, et surveiller les recompositions d’alliances suspectes. Le Cameroun mérite un vrai choix, pas un simulacre.