Maetur : Mama Fouda épinglé
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Des doutes sont émis sur les états financiers sur une période où il était le directeur général.

André Mama Fouda est en vedette dans le rapport 2014 des activités de la Chambre des Comptes de la Cour suprême. Le document rendu public s’intéresse à sa gestion comme directeur général de la Mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbains et ruraux (Maetur). Il a dirigé cet établissement public de 1991 à 2007. Mais seuls les chiffres des années 2004 et 2005 ont été épluchés par les magistrats de la Chambre des Comptes. Ils concluent à « un doute sur les états financiers pour la période ».

Plus en détails, des griefs sont relevés dans la gestion de la Maetur. En 2004, la durée de fonction du directeur général est déjà illégale. Nommé en 1991, André Mama Fouda aurait dû quitter le poste au plus tard en l’an 2000, car, au regard de la loi, son mandat ne pouvait excéder 9 ans. Evidemment qu’il revenait à Paul Biya de le remplacer, en sa qualité de président de la République, comme le souligne la Chambre des Comptes. Par ailleurs, le Conseil d’administration de la Maetur a illégalement maintenu le Cabinet Fiduciaire Audit Afrique (FAA) comme commissaire aux comptes, alors que les délais de son mandat étaient dépassés depuis le 30 juin 2000.

Donc, les  contrôles des comptes effectués en 2004 et 2005 par le Cabinet FAA n’étaient en rien conformes à la loi. Dans ces comptes justement, il est à noter que les budgets « ne reposent pas sur des hypothèses réalistes », avec une accentuation en 2004. Le taux d’exécution est en deçà de 50%. En 2005, les recettes atteignent 60% mais les dépenses stagnent à 45,14%.

Dans l’exécution de son budget, la Maetur fait perdre des recettes fiscales à l’Etat par le non enregistrement de plusieurs marchés publics. Le rapport de la Chambre des Comptes cite des exemples de bons de commande qui auraient dû donner lieu à des droits d’enregistrement d’au moins 8 millions destinés au Trésor public. La Maetur est également épinglée dans ses états d’inventaires, notamment sur les créances à payer par les clients.

En 2004, alors que les inventaires se chiffrent à quelque 618 millions F.Cfa, le bilan affiche plutôt 352 millions, soit un écart de 266 millions. En 2005 par contre, le bilan est supérieur à l’inventaire de départ. Malgré les explications des gestionnaires, la Chambre des Comptes arrive à la conclusion suivante : « l’incohérence des données constitue un aveu de l’absence de sincérité des états financiers ».

Et donc, il est impossible d’avoir « une image fidèle du patrimoine et de la situation financière de la Maetur pour les exercices 2004 et 2005.

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